Index Mondial de Persécution (Page 18 / 43)

Une étude de Portes Ouvertes

Qatar

Les églises construites depuis l'ouverture économique du pays sont excentrées et donc difficiles d'accès.

Contexte

Le Qatar est une monarchie absolue où l'émir est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. Il n'y a pas de système électoral et les partis politiques sont interdits.

Par définition, tous les citoyens et ressortissants qataris sont considérés comme étant sunnites ou chiites, et l'islam est religion d'État.
L'islam est arrivé au Qatar au 7e siècle, et en quelques centaines d'années, le christianisme a complètement disparu de la plupart des pays du Golfe. Cependant, durant les premiers siècles de notre ère, le Qatar était une province perse qui abritait plusieurs églises et monastères. Il y avait même un évêque du Qatar au premier concile de Nicée qui s'est tenu en 325.

Depuis un siècle, le Qatar est devenu une terre d'immigration suite à la découverte de gisements de pétrole dans le pays. Par sa politique d'ouverture, le Qatar rejoint d'autres pays du Golfe comme le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman qui ont également autorisé la construction d'églises. Cependant celles-ci, construites au sein d'un complexe, sont excentrées et difficiles d'accès pour beaucoup de chrétiens.

De nombreux ouvriers agricoles immigrés, qui sont logés sur leur lieu de travail, à une heure de trajet d'un complexe religieux, n'ont ni le temps, ni les moyens de s'y rendre (quand leur employeur leur en donne l'autorisation). Ils sont donc amenés à fréquenter en secret des églises clandestines apparues dans les camps où ils sont logés.

Beaucoup de chrétiens pensent que le complexe d'églises de Doha sera bientôt trop petit pour accueillir tous les chrétiens du Qatar. En effet, le nombre d'immigrés chrétiens a tendance à augmenter. On constate déjà des soucis de circulation et de parking autour du complexe. Apparemment, le gouvernement serait conscient de ces problèmes et en discuterait avec les responsables d'églises.

Les églises catholiques, anglicanes, orthodoxes, coptes et asiatiques sont légales, mais seuls les immigrés ont le droit de s'y rendre. En outre, pour qu'une église puisse essayer d'obtenir un statut officiel, elle doit au moins compter 1500 fidèles, ce qui limite les possibilités. Certaines petites églises contournent cet obstacle en s'enregistrant sous couvert d'une église plus importante. On dénombre plus d'une centaine d'églises de maison (qui se réunissent chez des particuliers ou ailleurs). Elles sont en général tolérées par les autorités.

Sources de persécution

La Constitution qatarie déclare que " chacun est libre de pratiquer ses rites religieux en conformité avec la loi et dans le respect de l'ordre public et de la moralité. " Dans les faits, les chrétiens se heurtent à des restrictions dans la pratique de leur foi. 
Leur liberté de culte et le droit d'expression de leur foi sont restreints. Si un chrétien immigré est accusé d'avoir parlé de sa croyance à un Qatari, il sera expulsé et/ou son visa ne sera pas renouvelé.

Si un sujet du Qatar quitte l'islam, il se rend coupable d'apostasie et peut être passible de la peine de mort. Cependant, depuis l'indépendance du pays en 1971, aucun cas d'exécution ou autre peine pour apostasie n'a été rapporté. La quasi-totalité des chrétiens d'origine musulmane se sont convertis à l'étranger, souvent lorsqu'ils suivent des formations d'été dans des universités occidentales. La majorité d'entre eux ne rentrent alors pas au pays, de peur de ce qui les attend. Si l'on découvre qu'ils se sont convertis, ils ont toutes les chances de subir d'énormes pressions de la part de leur familles et de leurs pairs, ainsi que de la part du gouvernement, qui ne reconnaît pas leur conversion et continue de les considérer comme musulmans. Voici la citation d'un sujet qatari au sujet de l'apostasie : " Si l'enfant a 10 ans, son père lui montrera des versets du Coran. S'il a 15 ans, son père l'emmènera à la mosquée pour qu'il y reçoive un enseignement qui le remettra dans le bon chemin. S'il a 20 ans, un cousin le tuera ou bien la famille paiera quelqu'un pour l'assassiner. "

Nous recevons parfois des rapports qui font état d'agressions physiques contre des chrétiens d'origine musulmane car leur conversion est considérée comme un déshonneur infligé à la famille.

Perspectives

Depuis les derniers troubles qui ont secoué le Moyen-Orient, la population qatarie semble être plus ouverte au changement, ce qui pourrait entraîner une plus grande ouverture à l'égard d'autres idées et croyances.

Deux tendances s'opposent :

  • À l'approche de la Coupe du monde de football qui aura lieu au Qatar en 2022, le pays pourrait se montrer plus tolérant à l'égard des minorités religieuses pour améliorer son image aux yeux de la communauté internationale.
  • L'influence de l'Arabie saoudite. En mars 2012, un grand mufti saoudien a prononcé une fatwa incitant à la destruction de toutes les églises dans la Péninsule arabique.
  • Informations sur l'Église
  • La communauté anglicane compte presque 15 siècles de présence au Qatar.

En 2008 a été construite la première église depuis l'introduction de l'islam dans le pays au 7e siècle. C'est le gouvernement qui en a fourni l'emplacement, un terrain donné personnellement par l'Émir, en périphérie de Doha. Cette église (catholique romaine) ne porte aucune caractéristique chrétienne, elle n'a ni clocher, ni cloche, ni croix. D'autres lieux de culte chrétiens sont en construction, ils sont destinés à accueillir, entre autres, des orthodoxes, des coptes, des indiens et des congrégations anglicanes, protestantes et évangéliques.

En 2009, un complexe religieux indien a officiellement ouvert ses portes et le complexe religieux anglican, qui sera utilisé aussi par d'autres communautés protestantes, vient d'être terminé.

Le Qatar compte environ 90 000 chrétiens dont la plupart sont des immigrés. Ce chiffre fluctue en fonction du flot d'expatriés entrant et sortant du pays. Il n'y a qu'une poignée de chrétiens qataris d'origine musulmane, à côté de quelques autres chrétiens d'origine musulmane d'autres nationalités.

La majorité des chrétiens immigrés sont catholiques (principalement originaires des Philippines), suivis de loin par les protestants (14 %) et par plusieurs autres groupes plus petits (anglicans, orthodoxes, etc.).

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Pour plus d'information concernant la persécution au Qatar, visitez le site Portes Ouvertes

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