Révolution dans les missions mondiales (Page 13 / 31)

Un e-book de K. P. Yohannan

Un jour nouveau dans les missions

Des centaines de croyants consacrés soutenaient alors des missionnaires natifs de l'Asie. Malgré ce succès, de nombreuses choses me brisaient le cœur, tout particulièrement la condition des chrétiens d'Amérique.

Qu'était devenu le zèle pour les missions et l'entraide qui faisait la fierté de notre nation? Soir après soir, je me tenais devant des auditoires, faisant de mon mieux pour communiquer les réalités qui existent à la grandeur de notre planète. Mais mon message ne semblait pas passer. Je distinguais nettement que leur mission ne s'accomplissait pas et me demandais pourquoi ils ne la voyaient pas?

J'avais devant moi des gens très privilégiés, un peuple plus capable, plus riche et plus libre de réaliser la grande mission que n'importe quelle autre nation de toute l'histoire du monde, mais ils ne semblaient pas le comprendre. Ce qui était encore plus déroutant, c'est que les gens qui me recevaient étaient fondamentalement bons, souvent généreux et spirituellement doués. Comme l'Église de Corinthe au premier siècle, ils semblaient exceller dans tous les domaines spirituels.

J'ai donc demandé au Seigneur de me dire pourquoi je n'arrivais pas à faire passer le message. Je savais que le mouvement des missionnaires natifs était vraiment la volonté de Dieu, mais alors pourquoi les gens étaient-ils si lents à répondre? Il était évident que quelque chose n'allait pas. Satan avait tendu un piège, ou peut-être même plusieurs pièges, dans l'esprit des chrétiens d'Amérique. Manifestement, ils avaient perdu de vue la mission évangélique, délaissé l'héritage missionnaire, l'appel de Dieu qui repose toujours sur cette nation.

Dans mes prières, j'ai commencé à demander à Dieu de me donner un message qui pourrait susciter un changement dans les habitudes de vie de l'Église américaine. La réponse m'est parvenue après quelques semaines. Et le message était haut et fort : à moins que les chrétiens ne se repentent, sur une base individuelle et unanime en tant que communauté de croyants, un jugement terrible tombera sur l'Amérique.

J'étais certain, comme je le suis encore aujourd'hui que, dans son amour, Dieu étend toujours sa grâce et son pardon sur son peuple. À mon avis, le malaise qui s'est répandu comme un cancer sur les croyants américains est attribuable à deux choses. La première se rapporte à l'histoire. La deuxième, aux péchés non confessés dans les domaines de l'orgueil, de l'incrédulité et de l'attachement aux biens de ce monde.

Historiquement, l'Église du monde occidental a perdu prise sur le défi des missions mondiales à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis, le mandat et la vision qu'elle avait d'atteindre le monde s'estompent toujours de plus en plus. Pour un grand nombre de croyants américains qui entendent le mot « missionnaire », il leur vient en tête des images caricaturales de petits hommes coiffés d'un casque colonial et de cannibales tenant des lances à côté d'une grosse marmite d'eau bouillante.

Malgré un vaillant effort de la part de nombreux dirigeants et de missions évangélistes, le mouvement missionnaire américain n'arrive plus à suivre l'explosion de la population et les nouvelles réalités politiques nationalistes du tiers-monde. Pour la plupart des chrétiens en Amérique du Nord, les missionnaires sont des « blancs » aux cheveux blonds et aux yeux bleus qui vont vers les peuples à la peau foncée du tiers-monde. En réalité, tout cela a changé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand les puissances de l'Ouest ont perdu le contrôle politique et militaire qu'ils avaient sur leurs anciennes colonies.

Quand je m'adresse à des Américains, dans les églises et les conférences missionnaires, ils sont étonnés d'entendre ce qui se passe réellement dans les missions aujourd'hui. Le travail de première ligne en Asie a presque entièrement été repris par des missionnaires indigènes, et les résultats obtenus sont extraordinaires. Les croyants sont surpris d'apprendre que des missionnaires natifs de l'Asie fondent chaque semaine des centaines d'églises au tiers-monde, que des milliers de personnes se convertissent chaque jour à Christ et que des dizaines de milliers d'hommes et de femmes qualifiés sont prêts à lancer d'autres œuvres missionnaires si nous leur faisons parvenir les ressources financières indispensables.

En Inde, où l'accès est à présent refusé aux missionnaires évangélistes occidentaux, l'Église grandit et reçoit plus d'aide que jamais auparavant. La Chine est un autre exemple de cette nouvelle réalité. Lorsque les communistes ont chassé les missionnaires occidentaux et fermé les églises en 1950, tout laissait croire que le christianisme était mort. En fait, on a emprisonné la plupart des dirigeants bien connus, et une génération entière de pasteurs chinois a été tuée ou a disparu dans les prisons communistes et les chambres de torture.

Aujourd'hui, cependant, la communication a repris avec la Chine et on dit que plus de 500 000 Églises clandestines sont nées durant la persécution communiste. On estime qu'il y a présentement à peu près cinquante millions de chrétiens en Chine, comparativement à un million lorsque les missionnaires occidentaux ont été expulsés. Encore une fois, tout cela s'est produit sous la direction spirituelle du mouvement de l'Église indigène.

D'un point de vue historique, il n'est pas difficile de retracer la façon dont la pensée occidentale a été embrouillée par la marche de l'histoire. Au début des années 50, la destruction de l'établissement des missions coloniales faisait la manchette. Quand les portes de la Chine, de l'Inde, de la Birmanie (Myanmar), de la Corée du Nord, de la République démocratique du Viêt-Nam (ou Nord-Vietnam) et de nombreuses autres nouvelles nations indépendantes se sont fermées sur les missionnaires occidentaux, il était naturel que les Églises traditionnelles et les missions confessionnelles s'imaginent que c'était leur fin.

Bien sûr, la croissance des missions évangéliques durant la même période prouve qu'il n'en était rien. Mais beaucoup de gens étaient convaincus que l'époque des missions était révolue. À l'exception de l'appel à la mission lancé une fois par an dans la plupart des églises, bon nombre de nord-américains avaient perdu espoir de voir s'accomplir la grande mission de Christ à l'échelle mondiale. Même si on ne le mentionnait que très rarement, l'idée était que rien ne se passerait si les missions d'Amérique du Nord et de l'Europe de l'Ouest ne s'en occupaient pas.

Les fonds missionnaires, ayant servi autrefois à proclamer l'Évangile étaient maintenant dirigés vers les programmes sociaux d'entraide auxquels s'intéressaient davantage les nouveaux gouvernements des anciennes colonies. On a développé une théologie des missions qui de nos jours compare les activités sociales et politiques à l'évangélisation.

Beaucoup de missionnaires occidentaux, qui sont demeurés en Asie, ont eux aussi été affectés par la montée du nationalisme. Ils ont commencé à se retirer de l'évangélisation et à se concentrer davantage sur la radiodiffusion, l'éducation, les soins médicaux, la publication, et l'aide humanitaire et sociale. Lorsque ces missionnaires rentraient chez eux, dans l'Ouest, ils continuaient de transmettre l'idée que le mouvement des missionnaires indigènes signifiait non seulement le retrait du personnel occidental, mais également l'aide financière et toute autre forme de soutien.

Pendant ce temps, le débat parmi les dirigeants occidentaux sur l'avenir des missions faisait rage, produisant des bibliothèques entières de livres ainsi que des recherches très utiles. Malheureusement, cela a entraîné un résultat global extrêmement négatif pour le chrétien. Les croyants d'aujourd'hui n'ont aucune idée qu'un jour nouveau vient de se lever dans les missions et que les missionnaires ont plus que jamais besoin de leur soutien.

Il est vrai que, dans bien des cas, il est impossible, pour des raisons politiques, d'envoyer des missionnaires occidentaux outre-mer, mais les croyants de l'Amérique du Nord ont toujours un rôle vital à jouer pour nous aider à accomplir la tâche au tiers-monde. Je loue Dieu pour l'œuvre de pionniers comme Hudson Taylor et bien d'autres qui ont été envoyés dans le passé par des croyants d'ici. Aujourd'hui, dans des pays comme l'Inde, nous devons plutôt envoyer de l'aide technique et financière aux évangélistes natifs et à ceux qui enseignent la Parole.

Imaginez la portée de votre engagement dans l'œuvre de la grande mission si vous arrivez à convaincre les membres de votre Église et de votre famille de se joindre à vous pour soutenir les missionnaires natifs de l'Asie.

Imaginez un peu la situation qui suit. Vous arrivez à la fin de votre vie terrestre et vous entrez au ciel. Là, trônant dans toute sa gloire, est notre Seigneur Jésus-Christ. Les saints et les martyres dont vous avez lu les histoires sont là : Abraham, Moïse, Pierre et Paul, de même que d'autres grands leaders qui ont vécu plus récemment. Ceux de votre famille et de vos proches qui ont accepté l'Évangile sont également sur place. Ils sont tous venus pour vous accueillir au paradis. Vous marchez dans le bonheur suprême, rempli de joie et de louanges. Les promesses de la Bible se sont toutes réalisées : les rues sont vraiment pavées d'or, la gloire de Dieu brille, remplaçant le soleil, la lune et les étoiles. L'être humain ne peut décrire cette scène.

Puis, une foule d'étrangers que vous ne reconnaissez pas s'approchent de vous, affichant de larges sourires en vous tendant les mains. Ils vous embrassent avec affection et gratitude. Tous en chœur, ils répètent : « Merci… Merci… Merci… » Surpris, vous leur demandez : « Qu'est-ce que j'ai fait? Je ne vous ai jamais vu auparavant. »

Ces personnes vous racontent alors comment elles sont arrivées au ciel, après avoir été touché par votre amour et votre souci pendant qu'elles étaient sur terre. Vous réalisez que ces gens proviennent, comme le dit la Bible, « de toute tribu, de toute langue ». Ils viennent de l'Inde, du Bangladesh, du Bhutan, du Sri Lanka et de la Malaisie. Vous demandez : « Mais qu'ai-je fait au juste? » Et puis, comme si on rediffusait une vidéo, votre esprit retourne à ce jour au cours de votre vie sur terre où un coordonnateur de mission locale était venu à votre église. Il vous avait parlé des millions d'âmes perdues en Asie, des 400 millions de personnes en Inde seulement qui n'avaient jamais entendu l'Évangile. Il vous avait parlé de la pauvreté dans laquelle vivaient les missionnaires natifs et avait sollicité votre appui. La foule d'Asiatiques continue : « Grâce à votre aide, un des nôtres, un évangéliste est venu nous parler de l'Évangile et du royaume. Il avait, comme nous, une vie simple, il parlait notre langue et portait les mêmes vêtements que nous. Il était donc facile pour nous d'accepter son message. Pour la première fois, nous avons compris que Jésus nous aimait, qu'il est mort sur la croix pour nous et que son sang nous a délivrés de nos péchés, de Satan et de la mort. »

Alors que la foule finit de vous remercier, des familles entières s'approchent de vous. Leurs visages reflètent également l'affection et la gratitude. Ces personnes se joignent aux autres, vous prennent dans leurs bras et vous remercient une fois de plus. « Comment vous exprimer notre reconnaissance pour l'amour que vous nous avez démontré sur la terre en nous soutenant dans nos efforts pour servir le Seigneur? Souvent, nous avons été privés de nourriture, et nos enfants demandaient du lait, mais nous n'en avions pas à leur donner. Ignorés et abandonnés des nôtres, nous avons cherché à témoigner à notre peuple qui n'avait jamais entendu l'Évangile. Ces gens sont maintenant ici avec nous pour l'éternité.

Au milieu de nos souffrances, vous êtes entré dans notre vie par vos prières et votre soutien financier. Votre aide nous a tellement soulagés et nous a permis de poursuivre l'œuvre du Seigneur.

Nous n'avons pas eu l'occasion de vous voir face à face sur la terre, mais maintenant, nous passerons l'éternité ici à nous réjouir avec vous des victoires du Seigneur. » Maintenant, Jésus lui-même apparaît. Vous vous prosternez pendant qu'il vous cite un passage bien connu de la Bible : « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; J'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; J'étais étranger, et vous m'avez recueilli; J'étais nu, et vous m'avez vêtu; […] en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites » (Matthieu 25.35-36,40).

Est-ce une scène fictive, ou sera-ce la réalité pour des milliers de chrétiens de l'Amérique du Nord? Je crois que cela pourrait se produire quand des chrétiens arriveront au ciel et verront les trésors qu'ils ont amassés là où la teigne et la rouille ne détruisent point.

Chaque fois que je m'adresse à un groupe, j'essaie très tôt dans mon message de poser deux questions très importantes que tous les chrétiens doivent se poser :

  • D'après vous, pour quelle raison Dieu a-t-il permis que vous veniez au monde dans l'abondance matérielle et spirituelle en Amérique du Nord ou en Europe plutôt que parmi les pauvres en Afrique ou en Asie?
  • À la lumière de la surabondance dont vous jouissez ici, quelle est votre responsabilité envers les millions des personnes souffrantes et perdues du tiers-monde?

Vous êtes né parmi l'élite privilégiée de ce monde. Vous possédez de grandes richesses alors que d'autres ont si peu. Réfléchissez un instant à la différence considérable existant entre votre pays et les nations sans héritage chrétien.

  • Le quart des habitants de la terre, dont la plupart sont en Asie, vivent avec un revenu d'un dollar par jour. Le revenu national brut par personne en Asie du Sud est de seulement 460 $ par année. Les américains gagnent en moyenne 77 fois plus, et les chrétiens qui vivent pour la plupart dans la moyenne supérieure, gagnent encore plus. Dans la majorité des pays où Gospel for Asia soutient le mouvement des missionnaires natifs, un bon salaire se situe entre un et trois dollars par jour. Tandis qu'une bonne partie de la population du monde se soucie principalement de son prochain repas, les nord-américains passent la majeure partie de leur temps à planifier des achats inutiles.
  • Ceux qui demeurent aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Europe jouissent de la liberté de choix. La liberté politique, la liberté d'expression, de presse et d'assemblée, la liberté de religion, la liberté de choisir où et comment on vivra, la liberté de s'organiser soi-même et de corriger les injustices et les problèmes aussi bien chez soi qu'à l'étranger sont des acquis.
  • Les loisirs et les revenus disponibles, bien que cela ne soit pas inscrit dans la loi, libèrent les citoyens du monde occidental des besoins fondamentaux qui rendent la vie si difficile dans beaucoup d'autres parties du monde.
  • Nous avons accès à un vaste réseau de services dans les domaines de la communication, de l'éducation, des finances, des médias et du transport, ce qui rend l'adaptation plus facile. L'inaccessibilité à ces services est un handicap énorme pour ceux qui vivent ailleurs dans le monde.
  • Finalement, il existe peu de besoins domestiques essentiels non comblés. Même si certaines régions connaissent un taux de chômage important, ce taux est plusieurs fois plus élevé dans presque tous les pays du tiers-monde. À l'étranger, les problèmes se retrouvent à grande échelle. Certaines nations se battent pour s'en sortir, mais échouent lamentablement. Combien d'entre nous saisissons la souffrance que vivent des millions de personnes affamées dans des nations comme le Bangladesh?

Cette liste illustre les nombreux avantages de la vie dans les pays occidentaux, où les bienfaits proviennent en grande partie de l'héritage chrétien.

Photo de K. P. Yohannan
Pasteur
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