Sortir de la débauche - extraits

Un texte de Thierry Kopp

Voici deux extraits du livre Sortir de la débauche, de Thierry Kopp :

Je lui ai effectivement trouvé un travail

Je lui ai effectivement trouvé un travail de call‐girl, mais ça n'a pas très bien marché, on a donc déménagé dans le sud de l'Allemagne, à la frontière suisse, et ma copine a pu décrocher un job dans un bar. Evidemment, dans ce bar, les filles étaient déclarées comme de simples «entraîneuses» n'ayant pas de rapports sexuels avec les clients, mais la réalité était toute autre. Lorsqu'un client achetait une bouteille de champagne, il avait le droit de monter avec une fille dans une chambre. Elle gagnait bien sa vie, et de mon côté je vendais du cannabis et quelques armes.

Après six mois passés en Allemagne, j'avais vraiment envie de revenir en France. Avec ma copine, on a donc pris la route. Malheureusement, lorsque nous sommes arrivés à la frontière, les douaniers nous ont demandé nos passeports, puis ils nous ont demandé de nous garer sur le côté, afin que les autres voitures puissent passer. Au bout de dix minutes interminables, je vois dans le rétroviseur que les deux douaniers reviennent vers nous avec la main sur leur arme, ce qui ne présageait rien de bon ! Lorsqu'ils sont arrivés à notre hauteur et qu'ils nous ont demandé de quitter le véhicule, j'ai démarré en trombe ! J'ai roulé à  vitesse grand V pendant un petit quart d'heure, ne respectant ni les stops ni les feux rouges, puis nous sommes descendus de la voiture pour poursuivre notre fuite à pied. J'ai donné un lieu de rendez‐vous à ma copine et j'ai pris un taxi pour me rendre chez un ami. Je suis entré dans son salon et je lui ai ra‐ conté mon aventure. Il m'a proposé de me laisser son appartement le temps nécessaire et le soir venu, ma copine a pu me rejoindre.

Comme je trouvais le temps long, j'ai demandé à mon ami de me fournir en héroïne, en haschich et en cocaïne. Je me shootais tous les jours pour oublier ma vie misérable… Puis au bout d'une semaine, j'ai décidé de repartir en Allemagne, ce qui impliquait de prendre à nouveau le risque de traverser la frontière. J'ai envisagé de traverser le Rhin à la nage, mais j'ai renoncé car nous étions en hiver et l'eau était bien trop froide. C'est alors que j'ai demandé l'aide d'une amie. Elle a accepté de faire le voyage dans sa petite Renault et j'ai pris place dans le coffre. Tout s'est déroulé sans encombre et j'étais de nouveau en Allemagne, malgré la menace de ce mandat d'arrêt qui pouvait me priver de cette précieuse liberté àn'importe quel moment. Je suis resté enfermé quelques temps dans mon appartement, puis le business a fini par reprendre ses droits. Un ami de France m'a demandé si je connaissais une place dans un bar pour l'une de ses copines. Je lui ai dit que je pouvais m'en occuper et la fille est donc arrivée à la gare. J'étais surpris de réaliser que je connaissais cette fille pour avoir eu des rapports sexuels avec elle quelques années auparavant. Elle était accro à la drogue et n'était plus en très bon état à mes yeux, mais je l'ai tout de même amenée au bar où ma copine travaillait et le patron accepta de l'embaucher sans délai. Cependant, le lendemain, alors qu'on l'avait emmenée en ville pour qu'elle puisse faire des achats, elle a disparu et nous n'avons plus jamais eu de ses nouvelles. Cela ne nous a pas perturbés outre mesure et nous avons continué notre vie de débauche marquée par la prostitution et la drogue.

Après environ six mois

Après environ six mois, j'ai remarqué qu'une voiture nous suivait de temps à autre. A chaque fois, nous accélérions et nous parvenions  à  la  semer,  mais  je  savais  désormais  que  la  police commençait à s'intéresser à nous. Nous étions donc sur nos gardes.
Nous changions d'hôtel tous les jours, et nous avons commencé à chercher une autre ville proche où les filles pourraient continuer d'exercer leur activité de temps à autre, afin de dérouter au maximum les policiers.

Un lundi soir, mon ami a décidé de faire travailler sa prostituée et souhaitait que j'en fasse autant, mais j'ai refusé car je pressentais un danger. Le lendemain, la fille est venue me voir en pleurs, m'expliquant que mon ami s'était fait arrêter par la police et se trouvait en garde à vue.

Elle avait aussi été arrêtée et je craignais qu'elle n'ait été relâchée qu'après avoir avoué à la police que son ami était son souteneur. Je ne lui faisais pas confiance et je ne savais trop que faire face à cette galère. Nous avons décidé de quitter l'hôtel le plus rapidement possible et nous avons changé de ville. Je ne pouvais pas garder cette fille avec moi et j'ai donc décidé de la confier à un proxénète allemand. J'ai pris contact avec lui et on s'est rencontré dans un café en Allemagne. On s'est mis d'accord sur une somme d'argent et nous avons pris rendez‐vous pour la semaine suivante. Entre temps, la fille a travaillé dans un bar. C'était une grave erreur de ma part, car elle s'est malheureusement confiée au patron de ce bar et ce dernier a pris contact à la fois avec un journaliste et la police. Je n'avais aucune idée de ce qui se tramait dans mon dos et le jour prévu du rendez‐vous avec le proxénète allemand, lorsque je suis arrivé dans le bar où elle travaillait, la police m'attendait de pied ferme. Je ne pou‐ vais pas m'enfuir. J'étais cerné par les forces de police et ils m'ont conduit en garde à vue.

Enfermé dans une cellule, ils venaient me chercher plusieurs fois par jour pour m'interroger. Le premier jour, je leur dis que je désirais la présence d'un avocat et que je ne répondrais à aucune de leurs questions. L'officier qui m'interrogeait s'est alors mis en colère. Tan‐ dis que j'étais assis sur une chaise, les mains menottées dans le dos, il m'asséna des coups violents qui me firent tomber de ma chaise. A ses coups, je répondais par des insultes et je l'ai menacé de porter plainte. Après 4 jours de garde à vue, bien qu'ayant tout nié, j'ai été présenté devant un juge d'instruction qui me fit incarcérer pour «proxénétisme aggravé et traite de blanche».

J'avais demandé à mon avocat de poser une demande de remise en liberté, mais celle‐ci a été refusée car le juge voulait protéger le témoin principal dans cette affaire et ne voulait pas prendre le risque que ma remise en liberté puisse nuire à l'enquête en cours. C'est alors que je pris la décision, après deux mois d'incarcération, d'entamer une grève de la faim. Bien sûr, j'ai rendu publique cette grève en envoyant une lettre identique à un journal régional, au juge d'instruction, au procureur de la République, au Ministre de la Justice, à Amnesty International, au Président de la République et à mon avocat. Dans ce courrier, je clamais haut et fort mon innocence et je criais à l'injustice. Aussi improbable que cela paraisse, quinze jours après cette opération de communication, un surveillant est venu me trouver dans ma cellule et m'a informé que j'étais libéré. J'étais dans l'étonnement, mais tellement heureux de retrouver la liberté. Par la suite, j'ai appris que ma libération n'était pas forcément liée à mes courriers. En effet, durant mon incarcération la police avait arrêté ma copine. Elle avait alors reconnu me connaître, mais elle leur avait dit que j'étais un simple client et non son «maquereau». Qu'importe ! Ni une ni deux, j'ai quitté la France et je suis allé m'installer en Allemagne où j'ai trouvé rapidement du travail en tant que cuisinier. Ma copine m'avait accompagné et m'aidait en faisant la plonge. Le couple de patrons du restaurant s'occupait des achats et de la salle, tandis que nous nous chargions de la cuisine. On avait beaucoup de clients et nous gagnions bien notre vie, mais ça n'a pas duré longtemps car au bout de deux mois, il y a eu une mésentente entre les patrons et nous.

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