Vers la Sainteté (Page 12 / 22)

Une étude de Samuel Logan Brengle

La troupe de Gédéon (Chapitre 12)

2 L'Eternel dit à Gédéon : Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains; il pourrait en tirer gloire contre moi, et dire : C'est ma main qui m'a délivré.
Le Seigneur savait aussi qu'il existait parmi eux des coeurs lâches, ne demandant qu'une excuse pour s'éloigner; c'est pourquoi Il dit à Gédéon: « Que celui qui est craintif et qui a peur s'en retourne et s'éloigne de la montagne de Galaad » (Juges 7:3). Plus tôt les peureux nous quitteront, mieux cela vaudra. « Vingt-deux mille hommes parmi le peuple s'en retournèrent, et il en resta dix mille » (v. 3).Les fugitifs redoutaient de tourner leur visage vers l'ennemi, mais ils ne rougissaient pas de lui tourner le dos.

Le Seigneur vit que, si un Israélite battait douze Madianites, il serait encore plus gonflé d'orgueil: aussi soumit-il l'armée à une seconde épreuve et dit à Gédéon:

4 L'Eternel dit à Gédéon : Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre vers l'eau, et là je t'en ferai le triage; celui dont je te dirai : Que celui-ci aille avec toi, ira avec toi; et celui dont je te dirai : Que celui-ci n'aille pas avec toi, n'ira pas avec toi. 5 Gédéon fit descendre le peuple vers l'eau, et l'Eternel dit à Gédéon : Tous ceux qui laperont l'eau avec la langue comme lape le chien, tu les sépareras de tous ceux qui se mettront à genoux pour boire. Lire la suite
Ces trois cents hommes étaient résolus; non seulement ils ne craignaient rien, mais ils n'avaient pas d'indulgence pour eux-mêmes. Ils savaient combattre et mieux encore: ils savaient renoncer à eux-mêmes. Ils savaient renoncer non seulement quand il y avait très peu d'eau, mais même quand une rivière coulait à leurs pieds. Ils ne souffraient certainement pas moins de la soif que les autres, mais ils ne songèrent pas à se dessaisir de leurs armes pour se pencher sur le fleuve et boire en présence de l'ennemi. Ils restèrent debout, les yeux ouverts, surveillant les mouvements de leurs adversaires, une main sur l'arc et le bouclier, tandis que de l'autre ils portaient l'eau à leurs lèvres altérées. Les autres ne redoutaient sans doute pas la bataille; mais apaiser leur soif passait en première ligne, au risque de laisser l'ennemi s'abattre sur eux, tandis que, penchés sur le fleuve, ils buvaient à genoux. Il leur fallait avant tout prendre soin de leur petite personne, l'armée dû t-elle être écrasée. Ils songeaient d'abord à eux-mêmes, et la pensée ne leur était jamais venue de se sacrifier pour le bien général; aussi, Dieu les renvoya-t il chez eux avec les craintifs et c'est avec ces trois cents hommes seulement qu'Il mit en déroute les Madianites. Un contre quatre cents! Plus rien là pour satisfaire l'amour-propre! Ils remportèrent la victoire et s'immortalisèrent, mais la gloire en revint à Dieu.

Il est des natures craintives qui ne peuvent supporter le rire ou le sarcasme, à plus forte raison ne peuvent-elles souffrir un ennemi résolu. Si elles ne parviennent pas à trouver force et hardiesse en l'Eternel, plus tôt elles quitteront le champ de bataille, mieux cela vaudra; qu'elles retournent à leurs femmes, à leurs enfants et à leurs familles!

Il est aussi un grand nombre de gens qui n'éprouvent aucune crainte; la bataille les réjouit plutôt. Ils aiment porter l'uniforme, vendre le journal de l'Armée, parcourir les rues et tenir tête à la foule; ils aiment chanter, prier et rendre témoignage en présence de leurs ennemis autant, sinon plus, que de rester au logis. Mais ils sont indulgents pour eux mêmes; s'ils tiennent à quelque chose, il faut qu'ils l'obtiennent, cela dû- t- il leur nuire et les rendre impropres à la lutte. Je connais certaines personnes à qui le thé, les gâteaux et les sucreries sont nuisibles, mais elles aiment tout cela, et plutôt que d'y renoncer, elles courent le risque de contrister l'Esprit de Dieu et de ruiner leur santé, ce capital que Dieu leur a donné pour travailler à Son oeuvre. Tel serviteur de Dieu n'ignore pas qu'un souper copieux avant une réunion pèse sur les organes digestifs, qu'il fait affluer le sang de la tête à l'estomac, alourdit l'esprit et rend l'âme moins sensible aux réalités spirituelles et moins apte à plaider avec Dieu dans la puissance et l'esprit d'Elie. Le témoignage ou la prédication y perdent en force et en clarté. Mais il a faim; et, trouvant du plaisir à tel ou tel mets, il flatte son palais, alourdit son estomac, gâte la réunion, désappointe les âmes avides et contriste la Saint- Esprit tout cela, uniquement pour satisfaire les appétits de la chair.

Je connais aussi des gens qui ne peuvent veiller avec Jésus pendant une demi nuit de prières sans prendre du café. Pouvez-vous imaginer Jacob interrompant sa lutte désespérée, pour aller prendre son petit déjeuner, alors qu'il lui faut la bénédiction de l'ange avant d'oser affronter son frère Esaü? Certes, il aurait pu avoir Son café au lait s'il n'avait pas été aussi acharné. Mais en revenant au lieu du combat, il n'aurait plus trouvé personne. Il n'aurait pas non plus appris que Celui dont il reçut à la fois blessure et bénédiction, avait aussi touché le coeur d'Esaü? Et ce dernier se serait dressé devant Jacob, prêt, dans son irritation, à exécuter la menace de lui ôter la vie, formulée vingt années auparavant. Mais Jacob avait pris une résolution désespérée; il désirait tellement la bénédiction de l'Eternel qu'il oublia tout ce qui concernait son corps. Dans la ferveur de sa prière, il ne proféra pas une plainte quand il fut blessé par l'ange, et il obtint la bénédiction qu'il implorait (Gen. 32). Gloire à Dieu!

Tandis que, avec agonie, Jésus priait en Gethsémané, une sueur semblable à des grumeaux de sang tombant de Son front, Ses disciples dormaient, et Il fut affligé de ce qu'ils n'avaient pu veiller une heure avec Lui (Luc 22:39-46). De même aujourd'hui, combien doit-Il être affligé que tant d'hommes ne puissent, ou ne veuillent pas, veiller avec Lui, ni renoncer à la vie cachée du "moi" pour obtenir la victoire sur les puissances de l'enfer et arracher les âmes à l'abîme sans fond?

Nous lisons au sujet de Daniel (chap. 10:3) que, durant trois longues semaines, il s'abstint de toute nourriture agréable pour se livrer à la prière pendant tout le temps qu'il pouvait y consacrer, si grand était son désir de connaître la volonté de Dieu et d'obtenir Sa bénédiction! Aussi obtint-il, un jour, que Dieu lui envoya un ange pour lui dire: « Ne crains rien, homme bien-aimé! » (Dan. 10:19). Et Il lui révéla tout ce dont il désirait être instruit. Dans les Actes (chap. 14:23) nous lisons que Paul et Barnabas priaient et jeûnaient et non pas festoyaient- pour que le peuple fût béni avant leur départ. Ils s'intéressaient vivement au sort de ceux qu'ils devaient laisser derrière eux. Moïse, Elie et Jésus jeûnèrent et prièrent durant quarante jours, et des oeuvres puissantes s'accomplirent aussitôt après. De même, tous les grands hommes de Dieu ont appris à renoncer à eux-mêmes, à tenir leur corps assujetti (1 Cor. 9:27). C'est ainsi que Dieu, remplissant leur âme du feu divin, les a aidés à remporter la victoire envers et contre tous et les a rendus en bénédiction au monde.

Un homme ne doit pas se priver de nourriture ou de boisson au point d'en faire souffrir son corps, mais une nuit de veille, de jeûne et de prière ne fait de mal à personne. Celui qui, à l'occasion, est prêt à priver son corps dans l'intérêt de son âme et de celle des autres, recueillera des bénédictions qui l'étonneront lui-même et tous ceux qui le connaissent.

Mais cet empire sur soi-même doit être constant. Il ne servirait à rien de jeûner toute la nuit pour festoyer le lendemain. « Sois sobre en toutes choses! » (2 Tim. 4:5) disait l'apôtre; il aurait pu ajouter en tout temps. Voyez le peuple de Gédéon! Il ne resta oisif ni la nuit, ni le matin de bonne heure; lorsqu'il attaqua l'ennemi et qu'il eut l'avantage sur lui, ce fut en s'y prenant dès l'aube. Les gens qui ne se refusent rien, sous le rapport des aliments et de la boisson, sont disposés à en faire autant pour le sommeil. Mangeant tard le soir, ils ont le sommeil lourd, se sentent las le lendemain matin, et ont besoin d'une tasse de café fort pour éclaircir leurs idées. En raison de ce lever tardif, l'ouvrage du jour s'accumule; il leur reste à peine le temps de louer le Seigneur, de prier et de lire leur Bible. Puis les soucis quotidiens les assaillent; la joie du Seigneur ne trouve pas place en leur esprit, accaparé par toutes sortes de pensées. Jésus doit attendre qu'ils se soient acquittés de leur travail pour qu'ils prêtent l'oreille à Sa voix, et la journée entière est ainsi gâtée. Oh! S'ils connaissaient le privilège et la joie débordante de se lever de bonne heure pour combattre les "Madianites"! Il y a tout lieu de croire que le Capitaine Gédéon, restant debout toute la nuit, réveilla son peuple à l'aurore, et que les Madianites furent vaincus et dispersés avant l'aube. Quatre cent démons ne pourraient avoir raison de l'homme qui se fait une règle de se lever tôt pour louer le Seigneur, appeler la bénédiction de Dieu sur son âme et sur le monde entier. Ils ne tarderaient pas à s'enfuir.

Jean de la Fléchère* (Né en Suisse. Ami intime de John Wesley. Il prit dans la suite le nom de John Fletcher.) s'affligeait à la pensée qu'un laboureur put se mettre à son travail quotidien avant qu'il fût debout lui-même pour louer Dieu et combattre le malin. Il disait: « Comment! Le maître terrestre de cet homme mériterait un service plus prompt que mon Maître céleste? » Un autre homme de Dieu se lamentait lorsqu'il entendait le chant des oiseaux avant de s'être lui-même levé pour se livrer à l'adoration.

Nous lisons que Jésus se levait de bon matin et se retirait seul pour prier (Marc. 1:35). Josué se leva, lui aussi, de grand matin pour organiser les batailles contre Jéricho et Aï (Jos. 6:12 et 8:10). John Wesley se couchait régulièrement à dix heures du soir -à moins qu'il ne passât la nuit en prières- pour se lever à quatre heures. Six heures de sommeil lui suffisaient. Aussi, à quatre-vingt-deux ans s'estimait-il un véritable miracle à ses propres yeux, n' ayant pas été malade un seul jour durant les douze années précédentes, n'ayant jamais éprouvé de fatigue, ni perdu une heure de sommeil, quoiqu'il eût parcouru, chaque année des milliers de kilomètres à cheval et en voiture, été comme hiver, prêché des centaines de sermons et accompli un labeur dont à peine un homme sur mille serait capable. Il attribuait tout cela à la bénédiction de Dieu, à la simplicité de sa vie, et à une conscience pure. Ce fut un homme sage et utile, attachant une telle importance à la question qu'il écrivit et publia un sermon sur "racheter le temps" consacré au sommeil.

Un officier m'écrivait récemment qu'il prie le matin, quand son esprit est reposé, et avant que les soucis du jour se soient imposés à lui. Faire partie de la troupe de Gédéon exige plus que beaucoup de gens ne peuvent l'imaginer, mais j'en fais partie, gloire à Dieu! Et mon âme est remplie d'un feu dévorant. Quel bonheur de vivre lorsqu'on appartient à une telle compagnie!

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