Vision de Golgotha

Je suis né dans une famille catholique, où l'on m'a toujours enseigné que Dieu existait et qu'on devait respecter le prochain. J'ai la chance d'être né dans une famille où mes deux parents s'aiment, m'aiment, et où l'amour est toujours présent quand nous en avons besoin. J'ai vécu jusqu'à l'âge de 15 ans au Paraguay, en Amérique du sud. L'année de ces 15 ans, il a fallu que je revienne en France pour préparer un diplôme en pâtisserie, car je n'étais pas très brillant à l'école, et c'était pour moi comme une "voie de garage", puisqu'il faut bien l'avouer : cela ne me plaisait pas forcément !

En arrivant en France, mes parents, vu mon jeune âge, n'ont pas voulu que je vive seule. Ils ont donc commencé à chercher des foyers qui auraient pu me loger. Nous avons visité, notamment, le foyer d'une église sur Paris. Tout de suite, en entrant dans ce foyer, j'ai senti qu'il y avait de la vie. La directrice, malheureusement, ne voulait pas me prendre, car j'étais mineur. Puis, devant le désespoir de mes parents, elle a fini par accepter. Ainsi, le 1er août, bagages sous les bras : j'entrais dans cet établissement.

J'étais très heureux à cette époque-là (Je le suis toujours d'ailleurs !). J'étais jeune, aucun problème financier, seul à Paris, sans parents, donc sans contraintes ni obligations... et pourtant, je voyais dans ce foyer des gens plus épanouis que moi, bien qu'ils aient plus de difficultés, plus de soucis que je n'en n'avais. Alors, j'ai commencé à poser des questions qui sont devenues de plus en plus nombreuses. Les réponses étaient toujours centrées sur le même point : Jésus.

Et puis, ce fut un soir de novembre, le premier d'ailleurs, je m'en souviens comme si c'était hier, et je garderai ce souvenir dans mon coeur comme le plus beau jour de ma vie. J'étais dans la chambre d'une jeune fille chrétienne, Audrey. Elle vivait au foyer, et nous parlions de Dieu, de Jésus. Tout à coup, Audrey m'a dit : "Mais, tu sais, Geoffrey, Jésus est mort pour toi sur la croix."

Révélation

Là, ça été comme un flash. J'ai eu la sensation de me retrouver à Golgotha, devant la croix où Jésus était crucifié. Et je le voyais en train de mourir, puis de souffrir pour moi, par amour pour moi.

J'ai réalisé la valeur que j'avais aux yeux de Dieu. Il donnait Son fils unique pour moi, en échange de mes fautes. Il donnait Son fils unique, afin qu'au travers de ce sacrifice je sois réconcilié avec Lui (Jn 3, 16). Afin qu'au travers de Jésus je sois réconcilié et puisse être en communion avec mon Père céleste. L'émotion était forte. C'est comme si je pouvais entendre le bruit des clous que l'on enfonçait dans la chair de Jésus, et voir ce sang qui coulait pour moi, par amour pour moi...

Mon amie décida de me donner une Bible. Au début, j'ai refusé de la prendre, car j'avais peur de la mettre dans le tiroir d'une commode, et cela m'ennuyait, une Bible "ça coûte". "Geoffrey, m'a-elle rétorqué, je te promets que si tu mets cette Bible dans un tiroir, un jour tu ouvriras ce tiroir". J'ai alors pris la Bible, heureux de savoir qu'un jour je la lirais. Ce jour est arrivé bien plus tôt que je ne le pensais...

Puis, je suis reparti dans ma chambre. En y rentrant, je sentis pour la première fois de ma vie l'amour de Dieu. C'était incroyable, je ressentais, d'une manière que je n'avais jamais vécue autrefois, l'amour de Dieu pour moi. Aucun être humain n'avait su me donner cet Amour, et pourtant ce n'est pas l'amour qui m'a manqué. Je ne pourrai jamais exprimer et expliquer cet Amour. Mes mots sont bien trop petits pour le décrire.

Alors, dans les larmes, des larmes de joie, j'ai dit : "Jésus puisque Tu m'aimes, je Te donne ma vie. Dirige-la, car je sais que Tu veux le meilleur pour moi. Tout ce que j'ai est à Toi, et tout ce que Tu as est à moi".

Et voilà, cela fait maintenant neuf ans que ça dure. La vie ? Elle est merveilleuse. Il y a des difficultés, des épreuves et des moments de tristesse, mais la différence, ce n'est pas la moindre, c'est que je ne suis plus seul dans ces moments-là. En effet, j'ai compris que Dieu était mon "Papa". Qu'un père veut toujours "le meilleur" pour son enfant, et combien plus notre Père céleste. Aussi, de savoir qu'Il sera avec moi "tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20), c'est extraordinairement merveilleux !!!

Non ? Vous ne croyez pas ? Vous ne savez pas ? Eh bien : essayez ! Sans crainte, approchez-vous de Lui, et Il s'approchera de vous (Jc 4, 8). Dieu ne fait acception de personne (Ga 2, 6). Ce qu'Il a fait pour moi, Il peut - Il veut - le faire aussi pour vous. Comme moi : vous ne le regretterez jamais.