Il a été bon pour moi

MA FAMILLE

Ma mère fut dotée, avant ma naissance, à l'âge de 10 ans, à cause des difficultés de mes grands-parents. Grâce à cet argent, ces derniers ont pu aider mon oncle à poursuivre ses études secondaires. Quelques années plus tard, ma mère a donné naissance à deux enfants: mon grand-frère et ma grande-soeur, mais celle-ci décéda dès ses premiers mois. Après la mort de son mari, ma mère quittera son toit conjugal, à cause des souffrances que lui  infligeait sa belle-famille qui l'accusait d'avoir tué son mari. Vu son jeune âge, elle se décidera à partir tout en laissant son seul fils à l'époque, car elle avait rencontré un Monsieur avec qui elle fera trois enfants : moi et mes frères jumeaux. Alors que j'avais 5 ans, mon père quitta ma mère pour des raisons d'études. Il  restera longtemps sans donner aucun signe de vie. Vu la charge qui pesait sur elle, ma mère décidera de poursuivre sa vie de jeune femme libre. Elle rencontrera enfin l'homme qui l'a épousée et avec lequel elle vit jusqu'à nos jours. Ils ont fait ensemble 5 enfants: 3 filles, dont l'une d'elles décéda. Je suis donc le deuxième né de ma mère, avec 7 petits frères et 6 petites soeurs.

PASSÉ LOURD

De 1987-1988, les choses ont commencé à mal tourner dans ma vie. Le mari de ma mère, mon père nourricier, ne s'occupait pas de nous. Donc, je ne connaissais pas véritablement mon père. Ma mère était toujours victime pour notre cause, car elle ne travaillait pas. La seule raison qui la maintenait, c'était d'avoir fait beaucoup d'enfants avec cet homme. Vu ces difficultés, j'ai commencé à faire les choses qui ne pouvaient pas plaire aux gens de la maison. Je volais sans cesse l'argent de mon père nourricier, ce qui parfois les amenait à me faire partir de la maison malgré mon jeune âge. Plus je dormais hors de la maison, plus la situation s'empirait pour moi. J'ai intégré le groupe des fumeurs. Malgré les efforts fournis par mes parents chez le charlatan, ma situation était toujours inchangée. Alors, ma mère commença à regretter de m'avoir mis au monde. Quelques années plus tard, le mari de ma mère fut affecté d'Oyem (ma province d'origine où nous vivions) à Libreville. Je suis donc resté seul après leur départ.

JÉSUS M'APPELLE

Pour la première fois, en 1994, mes amis du quartier m'ont parlé de Jésus, en me disant qu'Il pouvait changer ma vie et qu'Il avait besoin de moi. A cette occasion, j'ai commencé à fréquenter l'église, mais cela n'a pas duré longtemps, car peu après ma mère m'a appelé, pour que je vienne les rejoindre à Libreville. Mes tout premiers jours à Libreville furent merveilleux, car l'amour dans lequel je vivais avec les frères d'Oyem d'où je venais, était toujours avec moi jusqu'à Libreville. Tout a changé le jour où ma mère m'a interdit de fréquenter cette église, car ma famille était toute catholique. Il arrivait parfois qu'elle me trouve dans ma chambre avec un Nouveau Testament ou un document quelconque parlant de Jésus, elle était poussée à me l'arracher et à me frapper.

COMPLÈTEMENT DÉROUTÉ

Malgré mon désir d'aimer Dieu, ma vie chrétienne ne progressait toujours pas en raison des persécutions de ma mère. Je me suis une fois de plus lancé dans la délinquance et dans le vol. Et c'était plus grave qu'auparavant. Je ne pouvais pas m'empêcher de voler auprès de mes voisins. Je ne pouvais pas passer un jour sans casser la maison de quelqu'un, voire celle de mes proches parents. Toute personne se méfiait de moi, et c'est au cours de cette période qu'on a commencé à m'arrêter et à m'incarcérer. Chaque fois que j'étais relâché, un autre problème surgissait, et certaines de mes arrestations avaient lieu devant mes parents. Alors, une jeune chrétienne du quartier m'invita à venir dans son église. Je fus présenté au pasteur, qui m'offrit ma première Bible. Mon coeur voulait un changement, mais je n'avais aucune force, et parfois je souhaitais mourir, ce qui m'a souvent conduit à des tentatives de suicide. J'étais, comme dit l'Apôtre Paul dans : Romains 7,19-25: "Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi. Je trouve donc en moi cette loi: quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l'homme intérieur; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?... Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur!... Ainsi donc, moi-même, je suis par l'entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché."

En 1997, mes parents m'ont renvoyé vivre au village avec ma grand-mère. Je n'allais plus à l'école, et mes grands-parents disaient que je n'étais bon à rien. Puis, chaque fois qu'un membre de la famille allait chez un charlatan, mon nom ne manquait pas d'y être invoqué, et on prédisait pour moi une mort prochaine. De ce fait, je me suis décidé à aller en ville. Dès mon arrivée, on m'arrêta pour vol auprès d'une femme qui m'accusa malhonnêtement d'avoir pris aussi son argent après la restitution de ses biens volés. La somme était estimée à 120.000 Fcfa, soit US $ 156.00. La police me récupéra pour la prise de mes empreintes, et j'ai passé une nuit dans une cellule avant d'être transféré à la prison centrale.

QUI POUVAIT ME DÉLIVRER ?

Dans cette affaire, personne ne croyait à mon innocence concernant le vol de cet argent. Mes parents avaient décidé de ne pas venir à mon secours. Pour moi, il était très grave de comparaître devant un juge, étant donné mon âge. Quand j'arrivai dans la prison centrale, un ami me remit une brochure chrétienne intitulée 'Le Secours d'en Haut', c'était mon deuxième jour. Je découvris alors la parole du roi David dans le Psaumes 37:5: "Recommande ton sort à l'Éternel, mets en Lui ta confiance, et Il agira." C'est à ce moment-là qu'une foi véritable naquit dans ma vie. Je savais que Dieu était le seul qui pouvait prouver mon innocence devant le juge. Trois jours après, un mercredi soir dans ma cellule, j'ai prié pour cela avec foi. Et le jeudi matin, avant d'aller comparaître de nouveau, je ne cessai de répéter à mes amis prisonniers que je n'étais pas dans la même situation que la leur. Ainsi, Dieu n'aimerait pas que je reste en prison. Lorsque j'ai été conduit au tribunal, j'ai comparu devant le juge qui a constaté l'absence totale de mes accusateurs. Je me rappelle encore une parole prononcée par le juge à mon égard. Il m'a dit: "Tu seras obligé de rester en prison à cause de ce que tu as".

LA RÉPONSE DE DIEU A MA PRIÈRE

Après avoir regagné la prison, je pris mon Nouveau Testament, je le lus et je fus convaincu que Dieu allait faire des miracles pour mon cas. Quelque temps plus tard, quelqu'un vint me demander comment en tant que prisonnier, je pouvais me comporter comme quelqu'un qui était libre. Je lui ai dit que Dieu ne pouvait pas permettre que je reste en prison. Une quinzaine de minutes après, un gardien de la prison vint m'annoncer que j'étais libre. Sans tarder, je suis donc sorti. Alors qu'en prison certains des prisonniers disaient que mon cas était fâcheux du moment que les accusateurs ne s'étaient toujours pas présentés, et que je pouvais donc rester en prison entre six et douze mois, j'étais relaxé.

Le jour de ma sortie de la prison, je me suis décidé à confier ma vie au Seigneur. Cela s'est passé en 1998. A ce sujet, je Lui dis toujours : "Si je devais retourner en prison, ce serait seulement pour la cause de l'évangile". Depuis ce jour, je prie que Dieu m'aide à L'aimer, à Le Connaître et à Le servir dans ma famille, mon entourage et l'église. Aujourd'hui, je sers Dieu dans un Ministère d'Evagélisation. Je suis un des responsables des jeunes dans notre Église. Je loue Dieu pour le don du ministère qu'Il confirme dans ma vie .
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