De la mort à la vie

Un texte de Guy Bergamini

Ce soir là j'ai découvert le message, l'amour inconditionnel et le pardon immense de Jésus. J'ai compris le sens de sa mort sur la croix. J'ai été brisé par son amour pour moi.

"Il n'y a pas de Dieu, il n'y a pas de Dieu", criait ma mère, folle de chagrin lorsque mon beau-frère est revenu de l'hôpital, annonçant la mort de ma soeur aînée Liliane, alors âgée de onze ans. Un dimanche soir, une embolie l'emporta. Elle était atteinte de leucémie depuis plusieurs mois, et la maladie a eu raison de sa jeunesse. Je la vois encore, assise sur son fauteuil roulant, les yeux révulsés, bégayant ses dernières paroles : « Je m'en vais ; je meurs, je meurs, je vois Jésus... » Ce soir-là, ma grande soeur et son mari étaient à la maison. Mon beau-frère prit Liliane dans ses bras, la déposa dans sa petite voiture et l'emmena à l'hôpital, mais c'était déjà trop tard. D'une certaine manière, j'étais content. Elle n'aurait plus à souffrir ; pas seulement de la maladie qui la rongeait, mais aussi de toutes les souffrances morales et psychologiques que notre père, alcoolique et violent, nous faisait endurer à tous. Ma mère aurait préféré que le contraire se produise. Combien de fois ne l'avais-je pas entendue souhaiter de vive voix la mort de mon père. Je n'ai aucun souvenir d'un moment de tendresse avec lui.

Nous subissions fréquemment des coups, des agressions verbales, des insultes. La vie était dure, l'argent rare, et nous étions obligés de travailler dans une grande épicerie italienne, après l'école, pour payer les crédits. Ma mère faisait des ménages. La seule période où nous profitions un peu de la vie, c'était quand mon père partait en Italie, rejoindre sa famille et ses copains de jeunesse pour les grandes vacances. Ouf ! Trois semaines tranquilles. L'atmosphère de la maison se détériora après la mort de ma soeur, et ce jusqu'au divorce de mes parents. Nous vivions dans un quartier où résidaient un bon nombre d'immigrés italiens. Beaucoup travaillaient comme mon père sur le site industriel des automobiles Peugeot. La plupart occupaient des postes en fonderie et à l'emboutissage. La chaleur pour les uns, le bruit infernal et continuel des presses pour les autres.

Chaque samedi, le même scénario : mon père mettait son plus beau costume, passait chez le coiffeur, et commençait la tournée des bars et des cabarets de la ville. Combien de fois, tout gamin, suis-je allé la nuit le rechercher, le trouvant ivre mort, effondré sur un trottoir. Ma mère m'envoyait pour le ramener avant qu'il ne dépense pas toute sa paye.

Parfois, il était trop tard, il avait tout « claqué », et il ne lui restait que de la menue monnaie. Quelquefois, je lui faisais les poches, pour que ma mère nous achète à manger. En début de mois, mon père donnait de l'argent pour le loyer et sa nourriture. Il fallait que l'on se débrouille. Très tôt, j'ai volé à l'épicerie italienne, mais aussi lors des tournées et des marchés que je faisais avec le patron. Rapidement, à mon adolescence, la famille se disloqua.

Après des démêlés avec la justice, mon frère aîné partit pour l'Algérie, dans les commandos de Marine. Pour ma part, la scolarité devint rapidement épique. Une vraie montagne russe. J'avais de gros problèmes de discipline. Dès l'âge de quatorze ans, j'ai commencé à traîner le soir après l'école souvent buissonnière. Pas grand-chose ne m'intéressait, sinon la musique des Rolling Stones et autres hard rockers, la marijuana et les filles. Pendant trois ans, mon adolescence se passa dans les bals, les bars et la petite délinquance. La haine contre toute autorité ravageait mon coeur. Mon père en fit les frais, lorsqu'un soir, ivre et violent, il frappait ma mère. Il m'attaqua avec un couteau. J'ai attenté à ses jours en voulant lui percer la gorge sur un angle de glace murale. Heureusement, ma mère s'est interposée. Je suis alors parti de la maison pour aller vivre chez ma soeur et chez des amis.

A cette période, j'ai eu peur et je n'osais pas envisager mon avenir. Je vivais au jour le jour avec une bande de hippies, accroché à la drogue et à la musique. Je courrais de festival pop en festival, de pays en pays, en espérant aller un jour aux Indes.

Un rayon de soleil apparut sur ma route, lorsque pour la première fois, l'amour frappa la porte de mon coeur. J'avais un parcours de relations sexuelles mais l'amour m'était bien inconnu. Ce sentiment, pour moi, n'existait pas. E. une jeune immigrée, d'origine hongroise et serbe, s'attacha à moi. Malheureusement, il fallait compter avec une maîtresse insensible...la drogue. Rapidement, E. fut prise, elle aussi, dans ses filets et la descente fut vertigineuse. En quelques mois, sa santé, sa scolarité, ses relations familiales, se dégradèrent. Nous vivions dans l'angoisse et la dépression. La pensée de me séparer d'elle hantait mon esprit, la culpabilité me rongeait et je voulais mettre un terme à cette misère.
Nous étions en pleine crise, lorsqu'un soir d'été, pour la première fois, je levai les yeux vers le ciel. Il était splendide. Les étoiles brillaient dans une nuit magnifique et la paix habitait le cosmos. Un souhait est monté des profondeurs de mon être tout en me frappant la poitrine : « A si la paix qui là-haut pouvait être la dedans. ». Je vivais du slogan peace and love, mais je ne savais rien, ni de la paix ni de l'amour. Tout n'était que haine, amertume, douleurs, honte, violence.

Mon seul refuge était la drogue, et je ne voulais en rien, en cette fin de semaine de juillet, manquer le rendez-vous avec mon dealer. Le trafic était intense entre les frontières suisses et allemandes où j'habitais. Il nous fallait faire le plein. On ne « dealait » pas à cette époque avec autant de facilité qu'aujourd'hui, mais à l'heure du rendez-vous, je n'ai vu pas l'ombre du dealer. Agacés, avec E. nous avons quitté les lieux pour marcher dans le centre ville et là, sur une place occupée par des dizaines de jeunes aux cheveux longs et guitares sèches, une femme en petit tailleur, s'approcha de moi et m'interpella avec ces paroles : « Jeune homme, Jésus vous aime. Vous vous appelez Guy et Il m'a envoyé ici pour vous. Il est le chemin, la vérité et la vie. » Des larmes coulaient sur ses joues. « Il vous aime, il est la réponse que vous cherchez depuis si longtemps. Il peut vous apporter la paix que vous cherchez dans votre monde de drogue. » J'étais stupéfait et nerveux à son égard mais ses larmes et ses paroles me touchèrent. Avant de la laisser sur place elle me glissa un morceau de papier où était griffonné son adresse accompagné de ces mots : quand tu veux.

Je trouvai mon dealer à l'endroit convenu en lui reprochant son absence que celui-ci contesta. En effet, on m'assura qu'il était bien là mais que ne l'avais pas vu. Bizarre ! Je compris plus tard, que Dieu, m'avait aveuglé pour ne pas rater un rendez-vous bien plus important.

Le 12 juillet 1972, en fin d'après-midi, nous nous sommes, avec E. retrouvés à l'adresse indiquée. Pendant les trois jours précédents et toute la journée, ces mots résonnaient en moi : « Jésus t'aime, Il est le chemin, la vérité la vie, la paix... » L'amour manifesté par cette femme me travaillait : Pourquoi pleurait-elle pour moi ? Quelqu'un pouvait-il m'aimer, moi, le délinquant, le haineux ?

Ce soir là j'ai découvert le message, l'amour inconditionnel et le pardon immense de Jésus. J'ai compris le sens de sa mort sur la croix. J'ai été brisé par son amour pour moi. « Quelqu'un m'avait tellement aimé qu'il avait préféré donner sa vie pour moi. ». A ses pieds, je fus convaincu, lavé et purifié. Une vie nouvelle, une régénération parfaite commença. La paix entra dans mon coeur pour la première fois de ma vie. Ce jour là, je suis devenu l'enfant d'un Père merveilleux.

Il me guérit instantanément des chaînes de la drogue. Sa puissance de vie triompha de ma haine, de mon amertume et de mon désir de mort. Jésus fit de moi une nouvelle créature. Combien de fois avais-je aspiré à être différent ? Combien de fois j'avais maudit ceux qui m'avaient donné la vie ?
Elisabeth trouva aussi le Berger de son âme. Tout ce que la drogue lui avait pris, le Seigneur de la vie le lui rendit. Sa santé s'améliora rapidement et malgré une intervention chirurgicale grave, qui devait la laisser stérile à cause des dégâts de la drogue dans ses organes, Jésus l'a guérie.
De l'abîme, Il nous a sauvés. Notre vie lui appartient pour toujours. Il l'a racheté à un si grand prix.
Notre seul message est celui-ci : « Jésus est venu chercher et sauver celui qui est perdu ».

Photo de Guy Bergamini
Pasteur
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