Le principe des vases de terre

Un texte de Claude & Julia Payan

Il est dit dans la Parole de Dieu que la gloire de Dieu est pour l'instant dans des « vases de terre » :

7 Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.

Ces vases de terre sont nos corps limités et provisoires.

Si nous sommes nés de nouveau nous sommes bénis, certes, mais aussi confrontés à un phénomène exprimé par Paul dans le verset suivant :

17 Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.

Il y a une lutte en nous, deux personnalités se confrontent. C'est une réalité !

C'est pourquoi, il y a deux visions qu'il nous faut avoir de nous-mêmes. Elles sont aux antipodes l'une de l'autre. L'une est glorieuse et l'autre ne l'est pas du tout. Car l'une concerne notre esprit, l'autre la chair.

L'une concerne la nouvelle créature que nous sommes devenus et l'autre la créature limitée, et « infirme » quelque part, que nous restons et serons jusqu'à ce que notre corps ait été changé et rendu semblable au corps de Sa gloire (Philippiens 3 : 20 et 21).

Ce ne sera alors plus la gloire de Dieu dans « un vase de terre » mais la gloire de Dieu dans un corps glorieux.

Certaines personnes développent plus la vision du vase de terre plutôt que celle de la nouvelle créature glorieuse qu'elles sont devenues en Jésus-Christ. Et cela est faux ; nous y reviendrons.

Mais d'autres ne veulent plus prendre en considération leurs faiblesses et celles de leur corps non régénéré ; et cela ne leur sert à rien, voire leur nuit car c'est irréaliste.

Leur foi n'est plus que de la pensée positive. On peut faire de la pensée positive sur des choses vraies comme sur des choses fausses. Mais la foi de Dieu ne peut, elle, se baser que sur des choses vraies!

Nous trouvons ces deux courants extrêmes au sein du peuple de Dieu. Il y a d'abord ceux qui font du misérabilisme : ils parlent sans arrêt de leurs faiblesses, supplient, pleurnichent devant le trône de Dieu sans jamais saisir par la foi la nouvelle créature qu'ils sont devenus en Jésus-Christ.

Ils croient qu'ils sont nés de nouveau, mais raisonnent comme s'ils ne l'avaient jamais été, en défaitistes.

Puis, il y a les autres qui, sous prétexte de foi et de se concentrer sur le positif (ce qui est une bonne démarche au départ), n'ont plus de limites.

Ils raisonnent comme s'ils étaient déjà au ciel ou avaient déjà des corps glorieux. Au point de nier certaines réalités à prendre en considération, comme les manquements dus à l'imperfection de leur propre chair.

Il nous faut avoir deux visions et non seulement la vision glorieuse. Car dans le verset où Paul compare l'homme régénéré à un vase de terre, il précise que...

« ... nous portons ce trésor dans des vases de terre, pour que cette puissance supérieure soit celle de Dieu et non la nôtre. »

C'est-à-dire que, même si l'on doit marcher en victorieux dans notre tête, on doit voir (en nous-mêmes et chez les autres autour de nous) l'imperfection de notre personne, de façon à raisonner en disant : « Ce n'est que Dieu qui peut faire de telles choses à travers une telle personne, car elle ne pourrait pas par elle-même », « elle n'est, humainement, pas suffisamment douée pour réussir comme elle réussit », « ce ne peut être que parce que Dieu agit en elle et à travers elle (le vase de terre). »

Et Dieu est glorifié. C'est ce que dit le verset cité ci-dessus.

Personnellement, je suis une certaine personne sur l'estrade en train de prêcher ou de chanter, et une autre quand je descends de l'estrade.

Et, je crois que beaucoup de gens doivent être déçus quand ils viennent me voir. Ils s'attendent à avoir affaire au même qui était sur l'estrade et ils n'ont affaire... « qu'à... moi ». Hi, hi !

Le gars sur l'estrade a « la tchatche » et celui d'en bas n'est pas très bavard. Celui sur l'estrade est extraverti, celui d'en bas est introverti. Et ça déboussole parfois.

Nous sommes tous comme cela, sous une forme ou une autre : forts dans l'appel divin qui nous caractérise, faibles dans la chair lorsque Dieu ne l'anime pas.

C'est pourquoi, nous devons faire attention à ne pas nous mépriser les uns les autres. Nous devrions plutôt glorifier Dieu pour les uns et les autres à la vue, non pas de nos péchés, mais de nos dysfonctionnements. Car nous avons tous des dysfonctionnements !!!

Nos « dysfonctionnements »

Nous vivons dans des corps détraqués, de ce fait nous sommes « détraqués » quelque part (comprenez dans quel sens j'utilise ce mot). Ce facteur est important à prendre en considération, chez nous-mêmes et chez les autres.

Un autre « détraqué », Paul, explique son propre dysfonctionnement (et le nôtre à tous) en disant :

15 Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais.
19 Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. 20 Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi. Lire la suite

Paul ne parle pas ici de se vautrer dans le péché, non, mais d'une loi qui agit en lui pour l'empêcher d'être un avec ses convictions, son désir interne de faire bien.

Nous désirons tous faire bien, normalement, mais notre « véhicule » tire vers la droite ou la gauche au moment où il le faut le moins en général ; toujours en train de nous compliquer la vie et de nous empêcher de bien faire ce qu'il faut, comme il le faut et quand il le faut.

Comprenez qu'au sein même des choses les plus formidables que nous pouvons faire, nous demeurons, sous l'angle humain, dysfonctionnels.

Du sein de nos plus grands actes de justice, nous demeurons injustes.

Du sein de nos plus grands actes de bonté, nous demeurons méchants quelque part.

Lorsque nous sommes les meilleurs maris ou pères au monde selon les critères humains, nous restons de mauvais maris et de mauvais pères selon les critères célestes.

A cause de la chair, conséquence de la chute, notre justice propre n'a pas de valeur par rapport aux critères divins de justice et de bonté.

C'est pourquoi nous devons impérativement prendre conscience que notre justice est en Christ !

Elle ne peut se concevoir qu'à travers Lui. Tous les efforts pour s'améliorer, et il en faut, doivent être faits sur ce fondement et non dans le but de prouver ou de se justifier vis-à-vis de Dieu.

C'est pourquoi le perfectionnisme, même lorsqu'on lui donne l'appellation de « sanctification », n'est qu'une autre oeuvre de la chair destinée à nous procurer un semblant de justice humaine.

Les degrés de « bipolarisation »

Si nous regardons à toutes les raisons humaines qu'un être humain peut avoir d'être irrégulier dans ses sentiments, nous nous rendons compte que nous ne pouvons laisser nos vies être réglées par nos émotions.

Il y a le processus de vieillissement, la puberté, les règles chez les femmes, la ménopause. Le corps passe par plusieurs phases.

La manière dont nous nous alimentons joue aussi. L'alcool agit différemment chez les uns et les autres, le manque de sommeil a des conséquences directes sur la forme et l'humeur des gens.

Des déséquilibres chimiques se créent dans nos corps en conséquence de toutes ces choses qui se manifestent à DIFFÉRENTS DEGRÉS chez chacun de nous, et sous forme de véritables maladies même chez certains.

Certaines personnes, par exemple, sont reconnues par la médecine comme étant « bipolaires ». Cette maladie se manifeste par le fait que vous passez par une phase montante très prononcée, d'excitation extrême (comme si vous aviez pris de la cocaïne) pendant une longue période, ça peut durer plusieurs mois puis, sans trop savoir pourquoi, vous commencez une descente aussi radicale, atteint d'une grande fatigue jusqu'à pouvoir se retrouver incapable de faire quoi que ce soit.

Sans qu'elles soient concernées par de tels extrêmes, la vie et les émotions de certaines personnes ressemblent aux montagnes russes : un jour elles sont dans l'euphorie et la joie de vivre, le lendemain elles sont dans la dépression.

En plus de tout cela, les contrariétés de la vie de tous les jours peuvent faire passer une personne de la joie la plus totale à la dépression la plus totale, du calme à la violence, de la raison à la folie, si elle ne sait pas comment juguler ses émotions.

L'irrégularité de nos sentiments entraîne, selon les personnes : l'inconstance, l'instabilité, l'insatisfaction continuelle, le fait d'être lunatique, la remise en question de tout, la confusion, etc.

Il y a une raison à cela, c'est que le corps et l'âme de l'homme sont ENDOMMAGES. Nous sommes des êtres déréglés ! Le péché a déréglé nos corps comme nos émotions. Il en est ainsi, nous devons le reconnaître.

Naître de nouveau n'a pas changé notre corps mortel et déréglé, ni changé toutes nos émotions. Nous sommes devenus des êtres dont l'esprit est né de nouveau, mais le corps et le centre des émotions sont restés les mêmes.

Une fois nés de nouveau, d'êtres déréglés perdus nous devenons des êtres déréglés sauvés.

Dysfonctionnements particuliers

Une autre vérité à mettre en lumière : en plus du dysfonctionnement général, propre à tous, chacun de nous lutte contre un dysfonctionnement particulier qui n'est pas complètement résolu depuis sa conversion.

Expliquons : certains de nos péchés, tentations, faiblesses ont disparu à notre conversion, ou après notre conversion, à travers un processus de guérison ou de délivrance, ou tout simplement par prise de connaissance de vérités bibliques et la mise en action de notre autorité en Christ.

De là à penser que nous n'avons plus de dysfonctionnements... la vie de tous les jours, dans ce corps mortel, nous rappelle que la réalité est autre.

Par « dysfonctionnement particulier » j'entends une « infirmité », quelque chose que l'on traîne ou contre laquelle on lutte presque chaque jour, vis-à-vis de laquelle IL FAUT VEILLER presque continuellement.

Des points extrêmes selon les uns et les autres. Donnons quelques exemples : pour l'un ce sera la timidité, pour l'autre au contraire le fait de trop parler, un autre le manque de sagesse : la tendance à dire ce qu'il ne faut pas quand il ne faut pas, pour d'autres encore la maladresse dans leurs actes : ils cassent sans arrêt des trucs quand ils les touchent, d'autres parlent sans arrêt, on peut plus les arrêter. Dysfonctionnements !!!

D'autres luttent contre des sentiments très forts d'infériorité, d'incapacité, de rejet ou la paranoïa, ou simplement le manque d'amour.

Ce sont des dysfonctionnements très différents chez les uns et chez les autres qui sont souvent aux deux pôles.

Plusieurs encore ont une tendance à s'emporter trop rapidement, là où d'autres ont du mal à décoller quand c'est le moment de le faire.

Voyez-vous, ces dysfonctionnements restent au stade de la tentation ou de « l'écharde dans la chair », c'est-à-dire d'une imperfection causée par une pression qui nous empêche d'être pleinement nous-mêmes.

Ces dysfonctionnements freinent notre avance dans notre marche chrétienne et le diable les utilise pour nous ralentir et, s'il le peut, pour nous décourager.

Maintenant, il est important de réaliser que nous devons travailler à réduire ces dysfonctionnements particuliers et à ne les laisser devenir... un péché particulier. C'est-à-dire une chose que l'on fait régulièrement et qui, en plus, blesse les autres.

Si on n'apprend pas à gérer pas ces dysfonctionnements particuliers, avec l'aide de Dieu, ils vont détruire notre témoignage.

Dans chaque église vous rencontrez des gens gentils mais... qui ont... un problème !! Ce problème, malheureusement, va plus repousser les gens par rapport à l'Évangile que les attirer.

Il nous faut aussi discerner entre ces dysfonctionnements qui nous concernent tous et des dérèglements qui donnent une véritable prise aux démons et qu'il faut régler au plus tôt.

Si beaucoup exagèrent la dimension de leurs dérèglements liés à la chair car ils ne réalisent pas qu'ils sont notre partage à tous, d'autres minimisent leurs dérèglements les mettant au rang de simples dysfonctionnements ; ce qui n'est pas le cas, car un dysfonctionnement trop prononcé révèle... disons-le... une véritable présence démoniaque. Là on passe à autre chose..

La marche sur la route

Comprenons mieux l'équilibre à trouver dans notre marche chrétienne : imaginez une route, un couloir, c'est-à-dire un espace compris entre deux lignes. Ce couloir et espace correspondent à la vie normale d'un chrétien. Cette vie n'est pas une ligne simple car elle ne peut être parfaite.

C'est un espace compris entre deux lignes car une vie chrétienne normale demeure une vie en « dents de scie ». Car tant que nous sommes dans ce corps de chair, nous ne pouvons être parfaits.

Nous pouvons et devons devenir matures, mais parfait ne va ni avec ce monde ni avec cette chair qui est la nôtre. Le terme traduit par « parfait » dans le nouveau testament signifie en Grec, et est traduit par certaines versions, par « mature ».

La sanctification consiste à faire en sorte que les dents de la scie soient de moins en moins prononcées. Tant que les « dents de scie » restent dans le cadre du couloir, ça correspond à une vie plus ou moins normale.

La maturité, c'est être assez sage pour ne plus sortir du « couloir ».

On peut dire que le but est de garder ces dents de scie à l'intérieur du couloir. Comme un courant électrique qui doit suivre un certain parcours et garder une certaine intensité. Si le parcours est changé, le courant sort de la gaine et on peut s'électrocuter, voire mettre le feu à la maison. De même si l'intensité est trop forte.

Beaucoup de personnes, selon le sujet abordé ou auquel elles sont confrontées, voient leurs « pics » ou dents de scie sortir du cadre du couloir, de la route. Ils déraisonnent soudainement, en cinq secondes, ils disent la bêtise du siècle, se mettent en colère de manière illogique, paniquent de manière illogique, etc.

C'est comme un électrocardiogramme qui s'affole. Pour un électrocardiogramme, le calme plat n'est pas la solution mais lorsque ça part de tous les côtés avec des pics irréguliers, c'est tout aussi anormal.

Pour certains, le pic est vers le bas, ils sombrent en cinq secondes dans la déprime.

Ces comportements dénotent une oppression démoniaque. Un esprit franchit une barrière qui est tombée depuis longtemps et n'existe plus en fait.

Nous demeurons tous des vases de terre avec leurs imperfections, certes, mais ces vases sont supposés être consolidés de l'intérieur tout au long de notre parcours, et non le contraire. Certains sont des vases de terre fêlés, friables, un coup de trop et le vase explose.

Pour reconstruire son identité, il faut remonter les barrières qui sont abattues. Pour cela, cerner où se trouve la brèche et s'y tenir pendant un moment avec les gens que Dieu a choisis pour nous aider :

30 Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas; mais je n'en trouve point.

Affermir son identité

Affermir votre identité ne consiste pas à essayer de devenir parfait. Ça consiste, au contraire, à vous accepter avec vos imperfections et vos dysfonctionnements, tout d'abord. Vous êtes des êtres nés de nouveau dans des vases de terre. C'est comme ça.

Néanmoins, n'utilisons pas l'excuse de nos imperfections et dysfonctionnements pour laisser les liens de l'adversaire continuer à nous lier et oppresser les autres à travers nous.

Nous sommes appelés, avec l'aide du Saint-Esprit, à réduire autant que possible ces dysfonctionnements.

Ça s'appelle la sanctification. On consolide les vases de terre de l'intérieur !!!

En espérant que ces quelques explications aident plusieurs d'entre vous à y voir plus clair et apprendre à mieux se diriger dans leur marche avec Christ !

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