La puissance d'en haut (Page 3 / 13)

Une étude de Charles Grandison Finney

Être revêtu de l'Esprit

Depuis la publication dans "L'Indépendant" de mon article sur "La puissance d'en haut," j'ai dû rester alité une longue période pour cause de maladie. Entre-temps, j'ai reçu de nombreuses lettres me demandant des explications sur ce sujet. Elles concernent essentiellement les demandes suivantes :

1. Pouvons-nous avoir d'autres exemples de la manifestation de cette puissance?

2. Qui a le droit de recevoir ce revêtement de puissance?

3. Comment peut-il être obtenu, et à quelles conditions?

Il m'est impossible de répondre par une lettre individuelle à toutes les demandes qui m'ont été faites. Avec votre permission, je vous propose, si ma santé continue à s'améliorer, de répondre sous la forme de plusieurs articles courts, que vous ferez paraître dans vos colonnes. Pour le moment, je relaterai un autre exemple de la manifestation de cette puissance, dont j'ai été personnellement témoin. Peu après avoir été ordonné prédicateur, je me rendis dans une région du pays où je n'étais absolument pas connu. Je m'y rendis à l'invitation d'une Société Missionnaire Féminine, située dans le Comté d'Oneida, dans l'Etat de New-York. Au début du mois de mai, si ma mémoire est bonne, je me rendis dans la ville d'Antwerp, au nord du Comté de Jefferson. Je descendis à l'hôtel du village, et j'y appris qu'il n'y avait aucune réunion chrétienne dans ce village à cette époque.

Ils avaient une salle de réunions en brique, mais elle était fermée. Je réussis à rassembler quelques personnes dans le salon d'une chrétienne de l'endroit, et je leur apportai une prédication le lendemain soir de mon arrivée. En passant dans le village, j'avais été choqué d'entendre les horribles blasphèmes et jurons proférés par tous les hommes que je croisais. J'obtins la permission de prêcher dans l'école le dimanche suivant. Mais j'étais déjà très découragé, presque terrifié, de constater l'état spirituel de la société qui m'entourait. Le dimanche, le Seigneur imprima puissamment dans mon coeur les paroles que le Seigneur Jésus a adressées à Paul :

9 Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit : Ne crains point; mais parle, et ne te tais point, 10 Car je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal : parle, car j'ai un peuple nombreux dans cette ville.

Ces paroles m'enlevèrent toute crainte, mais mon coeur était dans l'agonie pour ce peuple.

Le dimanche suivant, je me levai de bon matin, et m'isolai dans un bosquet, non loin du village, pour répandre mon coeur devant Dieu, et Lui demander Sa bénédiction sur ce qui allait être accompli pendant cette journée. Il m'est impossible d'exprimer en paroles l'agonie de mon âme. Je combattis pendant une ou deux heures avec beaucoup de gémissements et, je le crois, beaucoup de larmes, mais sans obtenir aucun soulagement. Je revins dans ma chambre d'hôtel, mais retournai presque aussitôt dans le bosquet. Je le fis par trois fois. La troisième fois, je fus entièrement soulagé de mon fardeau, juste avant de partir pour la réunion. Je me rendis à l'école, et vis qu'elle était remplie au maximum de sa capacité. Je pris ma petite Bible de poche, et choisis comme sujet de ma prédication:

16 Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.

J'exposai l'amour de Dieu, et le mis en contraste avec la manière dont Il était traité par ceux pour lesquels Il avait donné Son Fils. Je leur dis la vérité concernant leurs blasphèmes. Je reconnus parmi mes auditeurs plusieurs d'entre eux dont j'avais tout particulièrement remarqué les blasphèmes. Le coeur lourd et les yeux remplis de larmes, je les désignai du doigt et dis: "J'ai entendu ces hommes demander à Dieu d'envoyer leurs camarades en enfer!" La Parole produisit un effet puissant. Personne ne sembla offensé, mais presque tous furent profondément émus. A la fin de la réunion, l'aimable propriétaire, M. Copeland, se leva et dit qu'il tiendrait la salle de réunion ouverte pendant l'après-midi. C'est ce qu'il fit. La salle fut remplie de monde. Comme le matin, la Parole eut un puissant effet. C'est ainsi qu'un puissant réveil éclata dans ce village. Il se répandit peu après dans toutes les directions. Ce fut le second dimanche après ces évènements, me semble-t-il, qu'un homme âgé s'approcha de moi et me dit: "Pouvez-vous venir prêcher chez nous? Nous n'avons jamais eu de réunions religieuses!" Je lui demandai où et à quelle distance il habitait, et me mis d'accord avec lui pour venir prêcher le lendemain après-midi, un lundi, à cinq heures, dans leur salle de classe. Je venais de prêcher trois fois dans ce village, et j'avais participé à deux réunions de prière le dimanche. Le lendemain, je me rendis à pied au lieu de rendez-vous convenu. Il faisait très chaud ce jour-là. Avant même d'arriver à destination, je me sentis presque trop faible pour marcher, et très découragé. Je m'assis à l'ombre sur le bord du chemin, mais j'étais si faible qu'il me semblait que je ne pourrais jamais atteindre ma destination. Et même si j'y parvenais, je me sentais trop découragé pour parler aux gens qui m'attendaient.

A mon arrivée, je vis que la salle était pleine. Je commençai aussitôt la réunion en proposant un cantique. Ils s'efforcèrent de chanter, mais une horrible cacophonie me fit atrocement souffrir. Je me penchai en avant, posai mes coudes sur mes genoux et me bouchai les oreilles avec les mains. Je secouai fortement ma tête pour faire taire ce bruit discordant que je pouvais à peine supporter. Dès qu'ils se turent, je me jetai à genoux, dans un état proche du désespoir. Le Seigneur m'ouvrit alors les écluses des cieux, et m'accorda une grande liberté et une grande puissance dans la prière.

Jusqu'à ce moment-là, je ne savais pas sur quel texte je ferais ma prédication. Quand je me relevais, le Seigneur me donna ce passage :

14 Lot sortit, et parla à ses gendres qui avaient pris ses filles : Levez-vous, dit-il, sortez de ce lieu; car l'Eternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter.

J'indiquai à l'assemblée où se trouvait ce passage, autant que je pouvais m'en souvenir, et je leur parlai de la destruction de Sodome. Je leur retraçai les grandes lignes de l'histoire d'Abraham et de Lot, et de leurs relations. Je parlai de la prière d'Abraham en faveur de Sodome, et de Lot, le seul juste qui fut trouvé dans cette ville.

Pendant que je parlais, je fus frappé par le fait que tout le monde me regardait d'un air extrêmement irrité. Beaucoup avaient un air très menaçant. Certains de ces hommes me regardaient comme s'ils étaient prêts à me frapper. Je ne pouvais pas comprendre cela, car je ne faisais que leur donner certains aperçus de l'histoire biblique, avec une grande liberté d'esprit.

Dès que j'eus terminé mon récit historique, je leur dis que j'avais compris qu'ils n'avaient jamais eu de réunion religieuse dans ce lieu. M'appuyant sur ce fait, je saisis l'épée de l'Esprit et me jetai sur eux de toutes mes forces. A partir de ce moment, l'atmosphère devint rapidement de plus en plus solennelle. Peu de temps après, toute la congrégation sembla recevoir un choc brutal. Je ne puis décrire ce que je ressentis, ni ce que j'observai dans l'assemblée. Mais la parole semblait littéralement trancher comme une épée.

La puissance d'en haut descendit sur eux comme un torrent, avec une telle force qu'ils tombèrent à terre partout dans la salle. En moins d'une minute, presque toute l'assistance se trouvait soit à genoux, soit prosternée face contre terre, ou prostrée devant le Seigneur d'une manière ou d'une autre. Tous criaient ou gémissaient en demandant à Dieu miséricorde pour leur âme. Ils ne faisaient plus attention ni à moi ni à ma prédication. J'essayai d'attirer leur attention, mais en vain. J'observai l'homme âgé qui m'avait invité ici, et qui était toujours assis sur son siège, à peu près au centre de la pièce. Il regardait autour de lui avec une expression d'étonnement indicible. Je le désignai du doigt, et lui criai de toutes mes forces: "Ne pouvez-vous pas prier?" Il se mit à genoux et prononça en rugissant une courte prière, aussi fort qu'il le pouvait. Mais personne ne fit attention à lui.

Je parcourus la salle des yeux pendant un moment, puis je m'agenouillai et posai ma main sur la tête d'un jeune homme qui était à genoux à mes pieds, et qui priait Dieu de faire grâce à son âme. Je réussis à attirer son attention, et lui annonçai Jésus à l'oreille. En très peu de temps il se saisit de Jésus par la foi, puis se mit à prier pour ceux qui l'entouraient. Je me tournai alors vers un autre, et fis de même. J'obtins le même résultat. J'allai ensuite de l'un à l'autre, jusqu'à ce qu'un grand nombre se soit saisi de Christ et se répande en prière pour les autres. Après avoir continué ainsi presque jusqu'au coucher du soleil, je fus obligé de remettre la réunion au monsieur âgé qui m'avait invité, car je devais me rendre à un autre endroit pour la soirée.

La conviction de péché :

Le lendemain après-midi, on vint me chercher pour que je revienne à cet endroit, car ils n'avaient pas encore pu finir la réunion. Ils avaient été obligés de quitter l'école pour laisser la place aux écoliers. Mais ils avaient continué à se réunir dans une maison particulière proche. J'y trouvai un certain nombre de personnes encore trop anxieuses et trop accablées d'une conviction de péché pour avoir pu rentrer chez elles. Elles aussi furent vaincues par la parole de Dieu. Je crois que toutes reçurent une espérance avant de rentrer chez elles. Remarquez que j'étais complètement étranger à cet endroit, que je n'avais jamais vu, et dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à ce moment-là. Mais, lors de ma seconde visite, j'appris que l'on avait appelé cet endroit Sodome, en raison de son impiété, et que l'on avait nommé le vieil homme qui m'avait invité Lot, parce qu'il était le seul chrétien de l'endroit. Après cela, un réveil éclata dans les environs.

Je ne retournai plus dans cet endroit pendant longtemps. Mais en 1856, je crois, alors que j'exerçais mon ministère à Syracuse, dans l'Etat de New-York, on me présenta un ministre de Christ qui venait du Comté de Saint-Lawrence et qui s'appelait Cross. Il me dit: "M. Finney, vous ne me connaissez pas. Mais vous souvenez-vous avoir prêché dans un endroit nommé Sodome?" Je lui dis: "Je ne l'oublierai jamais!" Il répliqua: "J'étais alors un jeune homme, et je me suis converti au cours de cette réunion." Il vit encore. Il est pasteur de l'une des églises de notre pays, et le père du principal de notre section préparatoire. Ceux qui ont vécu dans cette région peuvent témoigner des résultats permanent de ce réveil béni. Je ne peux donner, par les mots que j'emploie, qu'une très faible description de la merveilleuse manifestation de puissance accompagnant la prédication de la Parole.

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