Vivre comme un faiseur de disciples

Un texte de Bernard Emkeyes

Il est de notre responsabilité de grandir dans notre amour et notre service envers Dieu et les autres. C'est cela, être l'Église. Nous ne sommes pas simplement responsables de notre propre bien-être spirituel ; nous sommes également appelés à servir ceux qui nous entourent et à leur enseigner à obéir à tout ce que Jésus nous prescrit.

Dans cette optique, j'aimerais vous faire deux recommandations que vous êtes libre de suivre ou non.

1. Enseignez ce que vous apprenez

La Bible n'est pas seulement faite pour être lue, mais aussi pour être enseignée.
Si vous ne cherchez qu'à accumuler des connaissances, il existe de nombreuses études bibliques sur le marché. Mais à la Mission Chrétienne Française, nous insistons pour que vous preniez l'habitude de transmettre les connaissances que vous avez assimilées.

2. Ne partagez pas que vos connaissances, mais aussi votre vie

Notre vie est basée avant tout sur le relationnel. Une vraie formation de disciple se nourrit de profondes relations. Jésus ne s'est pas contenté de former ses disciples par des études bibliques hebdomadaires ; il a surtout vécu avec eux, les enseignant aussi bien par ses actes que par ses paroles.

Notre engagement doit être entier : c'est la seule façon de faire de véritables disciples. Nous vivons les uns avec les autres, nous nous entraidons, nous progressons ensemble dans la vérité. Dieu l'a voulu ainsi.

Nous serons confrontés à beaucoup de questions difficiles et à des vérités qui bousculeront notre routine lorsque nous voulons devenir des disciples. Mais c'est là que vous apprécierez à sa juste mesure le travail en équipe, pour mieux comprendre les vérités que la Bible affirme et la façon dont Dieu veut que nous les mettions en pratique.

Qu'est-ce qu'un disciple ?

Il y a deux mille ans de cela, Jésus s'est approché d'une poignée d'hommes et les a interpellés par ces mots : « Suivez-moi ! ».

Ils étaient des personnes ordinaires, comme vous et moi. Avec un travail, une famille, une vie sociale. Mais ce jour-là, en allant travailler, aucun d'eux n'avait imaginé que sa vie changerait aussi vite et aussi radicalement. Les disciples ne saisissaient pas encore pleinement dans quoi ils s'aventuraient en répondant à l'appel de Jésus.

Ils nourrissaient sûrement des attentes ou des doutes. Ils devaient être à la fois curieux, excités et hésitants. Mais rien n'aurait pu les préparer à ce qui les attendait. Tout ce que Jésus était et faisait allait modeler chaque facette de leur vie : ses enseignements, sa compassion et sa sagesse ; sa vie, sa mort et sa résurrection ; sa puissance, son autorité et son appel.

À peine quelques années plus tard, ces hommes ordinaires se retrouvaient devant certains des dirigeants les plus puissants de la planète, accusés d'avoir « bouleversé le monde » (Actes 17: 6). Un simple acte d'obéissance à l'appel de Jésus avait bouleversé leur vie ; ils ont également bouleversé le monde.

Alors, que signifie « être un disciple de Jésus-Christ » ?

La réponse est assez simple, mais elle bouleverse totalement notre vie.
Par définition, le terme « disciple » désigne un élève ou un apprenti.
Au temps de Jésus, les disciples suivaient leur rabbi (leur maître) partout où il allait. Ils écoutaient son enseignement et apprenaient à reproduire ses gestes.
En clair, un disciple, c'est quelqu'un qui suit son maître, dans tous les sens du terme.

En fait, devenir un disciple de Jésus, c'est tout simple : il suffit de répondre à son appel et de le suivre ! Quand Jésus a appelé ses premiers disciples, ceux-ci ne savaient pas jusqu'où il les emmènerait, ni à quel point leur vie serait bouleversée. Mais ils savaient ce que voulait dire « suivre quelqu'un ». Ils ont pris Jésus au mot et ils ont commencé à le suivre partout où il allait, à faire tout ce qu'il faisait.

Si vous êtes disciple de quelqu'un, si vous le suivez partout, vous finirez immanquablement par lui ressembler. Jésus a dit :

40 Le disciple n'est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître.

C'est là tout le défi du disciple : imiter son maître, poursuivre la même vision, et ce faisant, devenir semblable à lui. Et pourtant… beaucoup de croyants pensent aujourd'hui que l'on peut être chrétien sans ressembler à Christ, notre maître. Des disciples qui n'imitent pas leur maître… cela n'a aucun sens !
Beaucoup de chrétiens ont décidé d'endosser le nom de Christ, mais rien de plus.

C'est comme si Jésus, en s'approchant de ses premiers disciples, leur avait dit : « Bonjour Pierre, bonjour Jean ! Ça vous dirait de vous associer à moi… plus ou moins ? Ne vous en faites pas, peu m'importe que vous fassiez ce que je fais ou que vous changiez votre manière de vivre. Je cherche simplement des personnes qui veulent bien raconter qu'ils croient en moi et qui se disent être mes disciples ».

Qui peut réellement croire que c'est cela être chrétien ?
Comment se fait-il alors que tant de personnes vivent de cette manière ?

À croire que nous ne savons plus ce que signifie « suivre Jésus ». Le concept du disciple n'est pas difficile à comprendre ; par contre, il bouscule absolument toute notre vie.Alors, te considères-tu aujourd'hui comme un « disciple » de Jésus-Christ ? Pourquoi ? Es-tu en train de devenir comme ton maître (Luc 6:40) ?

Comment devenir un disciple ?

Pour bien comprendre comment devenir un disciple de Jésus-Christ, le plus logique est de commencer là où Jésus a commencé. Certes, il a dit aux disciples:

19 Il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes.

Mais avant d'inviter ces hommes à le suivre, il avait déjà déclaré :
17 Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.

Se repentir

Se repentir, c'est changer de croûte et repartir dans la direction opposée. Cela suppose que l'on se mette en action. C'est pour cela que Jésus disait aux gens de se préparer en changeant ce qui devait l'être ; il disait cela car le royaume de Dieu s'approchait.

Comment se prépare-t-on au royaume céleste ? Comment trouvons-nous la paix avec le Roi qui s'approche ?

Jésus dit que nous devons pour cela nous repentir ; cela veut dire que nous devons nous détourner de notre vaine manière de penser et de vivre. Romains 3:23 affirme que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ». Nous avons tous, sans exception, à un moment ou à un autre de notre vie, commis le mal et donc offensé le Roi.

Plus loin, nous apprenons que « le salaire du péché, c'est la mort » (Romains 6:23). Nos péchés ont outragé Dieu. Nous méritons donc la mort.
C'est alors que la Bible nous annonce une incroyable nouvelle :

8 Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.

La peine de mort qui nous était destinée est retombée sur Christ, le Fils de l'Eternel lui-même. Il l'a subie à notre place.
Nous lisons plus loin :

9 Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé.

Nous sommes sauvés par la grâce de Dieu, au travers de la foi en Jésus-Christ.
La repentance consiste, entre autre, à cesser de croire que nous pourrions nous sauver nous-mêmes, par quelque moyen que ce soit. Jésus-Christ a déjà tout accompli.

L'idée que quelqu'un ait pu payer pour nos fautes nous paraît étrange, difficile à comprendre, car elle va à l'inverse de notre façon naturelle de penser. Et l'idée que nous devrions placer notre confiance dans le sacrifice d'une autre personne nous semble plus étrange encore ! En effet, nous sommes plutôt habitués à payer pour nos erreurs, mais ici, la Bible nous dit l'inverse.

Aussi insolite soit-il, c'est bien le plan rédempteur de l'Eternel pour l'humanité.
Le récit de l'exode annonçait déjà le salut en Jésus-Christ. Dans cette histoire, Moïse prévient Pharaon à plusieurs reprises : s'il ne se repent pas, Dieu interviendra. Au point culminant de cet affrontement, Dieu annonce qu'il fera mourir chaque premier-né de tous les foyers si Pharaon ne se repent toujours pas.

C'est alors que Dieu ordonne à son peuple d'asperger le linteau de leurs portes avec le sang d'un agneau. Ainsi, l'ange destructeur ne pourra pas atteindre les premiers-nés de ces maisons et seront épargnés. Au moment de l'exode, c'était déjà en plaçant sa confiance dans le sang d'un agneau que l'on était sauvé. Et c'était bien la seule manière d'être sauvé.

Le Seigneur de grâce

Au cœur de notre salut : la grâce de Dieu. Par vous-même, vous ne pouvez absolument rien faire pour vous sauver ni pour gagner la faveur de Dieu.

Paul a écrit :

8 Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. 9 Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.

Nul ne peut se glorifier de ses bonnes œuvres ! Les œuvres ne sauvent pas ! Le salut vient par la grâce de Dieu lorsque nous plaçons notre foi en Jésus-Christ. Pour être sauvé, vous n'avez besoin que d'une seule chose : la foi. Croyez-vous vraiment que Jésus est celui qu'il dit être, le Fils de Dieu ?

Toutefois, même si cela paraît simple, ce n'est pas si facile pour autant. Avoir foi en Christ implique de croire qu'il est Seigneur (Romains 10:9). Avez-vous déjà réfléchi à ce que ce terme de « Seigneur » signifie ? La plupart pensent qu'il s'agit simplement d'un autre nom pour désigner Jésus, mais c'est bien plus ! En réalité, c'est un titre.

Ce titre désigne un maître, un propriétaire, une personne en position d'autorité. Prenez donc une minute pour y réfléchir sérieusement : considérez-vous véritablement Jésus comme votre maître ? Est-il réellement le propriétaire de votre vie ? Votre vie lui appartient-elle ?

Paul ose nous interpeller en ces termes :

19 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? 20 Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.

Le même Seigneur qui, par son sacrifice, nous a libérés du péché et de la mort, est devenu notre propriétaire. Désormais, nous lui appartenons et il nous appelle à vivre en obéissant à ses directives. Malheureusement, beaucoup de chrétiens proclament Jésus comme leur Seigneur sans pour autant le considérer véritablement comme leur maître. Comprenez-vous la contradiction flagrante ?

Nous sommes tous appelés à suivre Jésus-Christ, mais ce n'est pas à nous de définir de quelle façon nous voulons le suivre ! Si Jésus est le Seigneur, cela signifie que c'est lui qui établit le programme.

Si Christ est votre Seigneur, votre vie lui appartient ! Et il a un programme pour vous. Ce n'est plus vous qui décidez ce que vous allez faire aujourd'hui ou demain, c'est Jésus ; et il a déjà un plan établi jusqu'à la fin de votre vie.

Tout est une question d'amour

Suivre Jésus, ce n'est pas vivre une vie de sacrifice sans aucune joie.
Suivre Jésus se résume avant tout à suivre les deux commandements qu'il nous a donnés et qui résume l'ensemble des principes de Dieu :

37 Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38 C'est le premier et le plus grand commandement. Lire la suite

Tout est une question d'amour.

Pierre explique même qu'il est possible d'aimer Jésus sans l'avoir connu physiquement :

8 lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse,

Cela est possible par le Saint-Esprit.

Suivre Jésus ne consiste pas à appliquer scrupuleusement une série de règles ni à s'efforcer de mener une vie morale et respectable. Il s'agit au contraire d'aimer Dieu et de trouver en lui son plaisir. Toutefois, prenez garde ! Si vous pensez pouvoir aimer Dieu tout en vivant comme bon vous semble, rappelez-vous ce que Jésus a dit :

15 Si vous m'aimez, gardez mes commandements.

Alors, comment se manifeste cet amour pour Dieu ?
Jean nous dit que si nous n'aimons pas notre prochain, c'est-à-dire des personnes que nous voyons physiquement tous les jours, alors nous n'aimons pas Dieu :

20 Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ?

Notre amour pour Dieu (le premier commandement) se concrétise dans notre amour pour notre prochain (le second commandement). Jean va encore plus dans l'amour que nous devons porter à notre prochain lorsqu'il dit que le véritable amour consiste à se sacrifier pour ceux que l'on aime :

16 Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères.

Comprenez-vous ce qu'est l'amour à la lumière de cette affirmation ?

Si oui, il est facile de comprendre que votre amour pour Dieu et votre obéissance à Jésus-Christ sont indissociables. L'amour de Dieu vous transforme de l'intérieur et remodèle entièrement votre vie.

Évaluer le prix de votre engagement

Avant d'enseigner aux autres comment devenir disciple de Jésus, vous devez examiner votre cœur et vous assurer d'être vous-même un disciple.
Relisez attentivement les paroles de Jésus, c'est à vous qu'il s'adresse. Méditez ce qu'il dit. Comment ces paroles devraient-elles influencer votre relation avec Dieu ? Pour bien mesurer l'engagement que demande la vie de disciple, voici ce que Jésus déclarait aux foules qui le suivait :

26 Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. 27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Lire la suite

Conclusion :
Devenir disciple de Jésus est la plus belle décision que vous puissiez prendre ! Mais vous ne devez pas la prendre à la légère. Si vous choisissez de répondre à son appel, qu'est-ce que cela pourrait vous coûter ? Soyez précis dans votre réflexion : cela peut vous coûter du confort de vie, un bien ou une relation.
Qu'est-ce qui pourrait vous empêcher de suivre Jésus à ce jour ? Accepteriez-vous d'abandonner ces choses s'il le fallait ?

Passez du temps dans la prière et demandez à Dieu de travailler votre cœur et de vous préparer pour ce qui est à venir. Vous n'avez pas besoin d'avoir les réponses à toutes vos questions ni de savoir précisément comment Dieu se servira de vous. Il vous demande simplement de le suivre là où il vous conduira.
Dans votre prière, soyez honnête quant à vos doutes, vos hésitations et vos craintes. Demandez à Dieu de vous donner la force d'agir et de le suivre, peu importe le prix.

Autrement dit : placez votre foi en l'Eternel !

Photo de Bernard Emkeyes
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